Les
éléments de base
Pour décrire le modèle, commençons par désigner
les éléments de base. Ceux-ci tirent leur origine de deux
remarques essentielles :
le cerveau fonctionne par des neurones et des synapses qui sinterconnectent
en échangeant des informations.
La pensée fonctionne en ne ressentant quune seule chose à
la fois.
Voyons comment articuler autour de ces deux idées les éléments
qui formeront la base de notre modèle. Pour commencer faisons une
remarque conceptuelle qui jouera un grand rôle dans la suite du
modèle.
Les
consciences
Avant de décrire les bases fondamentales et les définitions
de la théorie, je tiens à faire une remarque sur le mot
conscience qui occupe une place prépondérante dans ce modèle.
Je distingue trois types de consciences. Si la conscience semble être
un élément central de tout modèle de la pensée,
elle ne sera décrite que très simplement dans notre modèle.
Par contre, elle englobe un nombre de fonctions importantes et distinctes.
Il me semble présentement important den distinguer plusieurs
fonctions :
la conscience conceptuelle : je la nomme maladroitement ainsi et
désigne par là tout état mental dun instant.
Toute impression ressentie est une conscience conceptuelle. Cette conscience
conceptuelle rassemble en un instant, en une seule chose, en un seul point
dinnombrables éléments de perception, de réflexions
conscientes et inconscientes. Citons des exemples : limpression
agréable que procure un aliment particulier dans la bouche, limpression
de comprendre en un seul mot des concepts aussi abstrait et vaste que
lamour, la perception dune impression musicale, ou tout simplement
un mot particulier, limpression globale produite par un paysage,
etc. Nous verrons plus loin lextension et les contours quil
faut donner à cette définition. Je pense que cette notion
sera plus claire lorsque le modèle sera exposé. Il est difficile
d'en donner des contours précis maintenant. Cette notion constitue
un pilier de la théorie.
La conscience décisionnelle : je désigne par là
le mécanisme qui nous fait choisir, décider dans toutes
sortes de situations de façon plus ou moins lucide (plus ou moins
consciente), cest le centre moteur qui nous apparaît en permanence
clairement à lesprit : cest par exemple linstant
où dans une discussion je vais saisir volontairement ma tasse de
café, le mot que je vais choisir pour exprimer une idée,
la correction que je vais appliquer à ma fléchette par rapport
à mon dernier lancé pour atteindre le but La conscience
décisionnelle, cest cette faculté de décider,
dagir, de choisir.
La conscience sémantique : cest la partie de la conscience
la plus délicate à envisager. Je désigne par là
le fait quun être humain pense « réellement ».
Les choses que nous voyons existent à nos yeux, elles ont un sens.
Toute notre pensée possède un réalité claire
et limpide à nos yeux. La conscience sémantique est tout
simplement la vraie perception des objets, des événements
de la vie, de nous-mêmes. La conscience sémantique est le
fait que nous ayons accès à la réalité. C'est
le fait quau-delà des réactions physico-chimique,
il y ait en nous une perception, une sensation vécue. Cette conscience
est celle qui donne une réalité de vécu, à
tout instant de notre pensée. Nous sommes ici à la croisée
de la philosophie et de la métaphysique. Cest un des mystères
de la vie et de la connaissance en général. Il semble assez
évident que ce type de conscience nait pas dexplication
rationnelle. Cette conscience étant le coeur (ou lenveloppe
) de toute connaissance, il semble difficile de la rationnaliser. Toute
pensée sexprimant en elle, il semble difficile de posséder
un recul qui permette de la définir matériellement. Cette
conscience, si elle « existe » (il restera à
définir lexistence), est « léther »
qui véhicule la pensée. Elle noie toute pensée, conscience,
existence et réalité. On dispose de peu dangle dattaque
pour en parler : en-dehors du constat de « la réalité »
du vécu, de quoi dispose-t-on ? On pose souvent comme une
sorte dévidence que les objets inertes nont pas cette
conscience. On sinterroge sur son existence chez les animaux et
dans quelle mesure. Comme nous lavons fait, on peut sinterroger
aussi sur la nature de la conscience sémantique chez lenfant
en bas âge et puis sur sa complexification avec lâge.
On comprend bien que cette notion de réalité, de ressenti
est un nud fondamental du problème de la connaissance. Mais
en me limitant à une description mécaniste, elle ne pourra
avoir une place bien définie dans mon modèle.
Doù le premier constat déchec avant même
davoir commencé. Mais cela était prévisible
dès la mise en place du projet. Pourtant, curieusement, nous verrons
que le modèle donne une certaine pertinence à plusieurs
de ces questions métaphysiques. En cela le modèle aura agréablement
dépassé le contrat qui lui était fixé.
Le
concept
Un
concept une pensée
Voilà bien des pages écoulées sans que le contenu
du modèle nai même été effleuré.
Entrons enfin dans le sujet lui-même : lidée qui
fonde la théorie est celle que jai nommé « le
concept » (on pourrait lappeler lobjet, lidée,
etc..). Elle est directement issue de la définition que nous venons
de donner sur la conscience conceptuelle.
« Le concept » est fondé sur cette impression
de ne penser quà une seule chose à la fois. Pour aller
plus loin, le concept est basé sur lidée selon Husserl
que « toute conscience est conscience de quelque chose ».
Voilà le constituant de base de mon modèle.
On a déjà évoqué que la pensée ressemble
à un film qui se déroule, continu et discontinu. On se fera
une bonne idée de ce quest « un concept »
en considérant que chaque image de ce film intérieur est
un concept. Toutes nos impressions mentales dun instant, au sens
le plus large, se succédant tour à tour, sont des concepts
et tous sont des concept différents. Que ces impressions soient
précises, définies, logiques, conceptuelles (au sens commun),
analytique ou bien encore ambiguës, floues, de lordre de la
perception ou de la décision,
Pour comprende ce quest un concept, il faut impérativement
sortir de tout cadre analytique cherchant à structurer la pensée.
La meilleure idée que lon puisse se faire pour linstant
de ce que jappelle un concept, est de se surprendre soi-même
à un instant quelconque pour analyser quel était
létat de notre pensée à cet instant qui vient
de passer, ce qu'on pourrait appeler notre état mental. Cela pouvant
être fait à tout instant, on aura une idée de ce qu'est
l'étendue des « concepts ». La variété
des états mentaux envisageable est immense, un petit aperçu
a été évoqué dans la liste des états
de conscience, si à cela on ajoute tous les contenus que peut prendre
notre pensée à un instant, on s'approche doucement de ce
que recouvre lidée de concept.
En fait, la notion de concept est encore plus large que cela. On ne peut
avoir une conscience lucide de tous nos états de pensée,
car lanalyse dun état de pensée suppose une
pensée de nature analytique et donc laltération du
concept par lobservateur. Ce phénomène complique lintrospection
et lui fixe des limites. (Il pourrait être comparé au principe
dincertitude dEisenberg en physique qui dit quà
un certain niveau, toute observation agit et perturbe lobjet observé
de tel sorte quon ne peut dépasser une certaine limite de
précision dans lobservation de la matière... et ici
de l'esprit)
un
concept informe et vide
Ce « concept » que nous venons tant bien que mal
dapprocher est la base de notre modèle. Il est assez proche
de lidée de « pensée » au sens
le plus général, avec en plus une idée dunicité
et dinstantanéité. Toute la difficulté consiste
maintenant à affubler ce concept dune existence mécanique.
Cette réalisation est pourtant, la plus simple et la plus curieuse
qui soit : dans notre mécanique un concept est une pièce
vide de tout contenu. Quand une nouvelle pensée se crée,
une pièce vide est ajoutée à lédifice
de la pensée.
Pourquoi une pièce vide ? Pour deux raisons :
la première raison est que conformément à notre volonté
de construire un mécanisme de la pensée, il faut que le
mécanisme de base soit fait d'éléments nayant
aucun contenu afin de pouvoir endosser n'importe lequel. Le vide comme
forme initiale est donc le moyen le plus adapté. Tout cela se résume
en disant que la forme d'une pensée doit être neutre de tout
contenu (après, il faudra trouver une technique permettant de lui
donner un contenu)
Le seconde raison est lidée de neurone : si les neurones
accueillent la pensée, il faut que le support soit indépendant
du contenu. Le neuronne c'est la forme, le contenu sera la pensée.
Pour vulgariser l'idée de départ, on pourra dire que le
« concept » c'est un neurone, cest-à-dire
une pièce vide suceptible d'accueillir n'importe qu'elle pensée.
Voilà
donc choisi « le concept » comme élément
de base da pensée. Le neuronne est une cellule biologique complexe,
mais cette complexité ne nous ait pas nécessair pour l'instant.
Elle sera utile plus tard pour communiquer entre « concepts »,
pour l'instant notre construction à juste besoin de pièce
vide. Informatiquement la traduction de cette pièce vide est reduite
à une simple adresse mémoire (plus tard, nous mettrons quelques
éléments dans la pièces, quelques paramètres
en nombre restreint, mais le point fondamental à retenir est que
ces éléments seront toujours indépendant du contenu
de la pensée : « le sens du concept » ne
provient pas de la constitution technique du concept);
Ainsi ce sont des pièces vides qui sont chargé daccueillir
toutes les pensées les plus inimaginable qui soit. La façon
dont une pensée va pouvoir entrer dans une pièce ne va rien
changé au principe de base : une pièce restera toujours
vide de tout contenu de pensée. Curieux non ? Il faudra pourtant
produire « le sens » et nous verrons bientôt
comment la pensée pourra être contenu dans la pièce
sans aucunement affecter la morphologie de cette pièce :
il va falloir expliquer comment les pensées sont construites et
différentes les unes des autres.
il va falloir expliquer comme une pièce vide se distingue dune
autre pièce vide pour donner un contenu sémantique à
ces concept.
Mémoire
et inconscient
Bien que nous ne sachions pas encore comment le concept va tansporter
son contenu sensé, comprenons que chaque pensée à
chaque instat sera une nouvelle pièce vide. Il faut comprend qu'il
y a ici une divergence avec la métaphore des neuronnes : pour se
representer le modèle, il faudrait imaginer qu'à chaque
instant se créent de nouveaux neuronnes qui sont relier à
n'importes les quels c'est évidemment faux en pratique. Il faut
imaginer qu'il y a création de nouveaux concepts à chaque
instant pour la simple raison que chaque concept ne transporte qu'une
seule pensée.
Maintenant quand un nouveau concept est créé, il ne dure
pas éternellement. On dira quil possède une rémanence.
Cest-à-dire une durée de vie. Celle-ci sera fixée
par beaucoup de paramètres que nous étudierons plus tard.
Autrement dit une pièce (une pensée, un concept) nest
pas éternelle : elle apparaît et elle disparaît.
Mais il peut arriver quelles mettent beaucoup de temps à
disparaître. Eventuellement, elles peuvent même rester pour
toujours. On parle ainsi de mémoire.
Il faut maintenant distinguer deux type de pièce : la dernière
créé qui est la pensée qui occupe notre esprit et
les autres qui bien qu'elle existent encore en nous n'occupe plus notre
esprit (notre conscience).
Nous venons de créer le mécanisme de la mémoire :
« un concept » non encore disparu qui n'est pas
le dernier créé (et qui n'est donc plus le centre de la
pensé) peut encore exister au fond de nous et devenir ainsi notre
mémoire. Tant que le concept est présent dans la machine,
la pensée pourra « y revenir », elle pourra
ainsi raviver la conscience de ce concept. Pour caricaturer, on peut dire
que la mémoire consiste à revenir dans une pièce.
Nous verrons plus tard que cest une façon abusive de parler,
mais commode pour linstant. (en réalité jamais un
concept ancien ne devient à nouveau conscient, seules les nouvelles
pièces peuvent parfois avoir ce privilège, mais là
on anticipe).
Un concept rémanent appartient donc à la mémoire.
A priori tout concept peut-être mémorisé, mais nous
verrons quil ne le sont pas tous.
Nous venons en quelques lignes de définir linconscient. Pour
linstant cest tous simplement la mémoire. La mémoire
reste à toujours inconsciente. Contrairement à dautres
théories, dans ce modèle linconscient ne se limite
pas à une réalité intérieure psychologique
qui est inconsciente du sujet. Linconscient est lensemble
de tous les concepts mémorisés. Si on les nomment ici inconscient,
cest parce quils sont davantage quune simple mémoire,
nous le verront. De façon général, linconscient
possède un rôle très important dans le processus de
la pensée bien quils ne parviennent jamais à la conscience
conceptuelle (cest à dire bien quil ne soit jamais
pensé consciemment).
Parvenu
à ce stade, on distingue donc les concepts en formation qui ont
lieu dans la conscience et les concepts formé qui constitue la
mémoire. Si la conscience ne peut revenir dans un concept comment
donc se peut-il que nous ayons de la mémoire ? Nous le saurons
quand nous aurons expliqué comment un concept peut être pourvu
de sens. Il sera alors très naturel de voir comment la mémoire
peut surgir dans la conscience.
Si
la conscience nexiste que dans la création de nouveaux concepts,
la réciproque nest pas vrai, nous verrons que les concepts
se créent aussi en-dehors de la conscience. La création
de concept est souvent inconsciente. Dailleurs la majeure partie
des concepts créés le sont inconsciemment (davantage dans
la jeunesse que dans la vieillesse, et davantage dans lapprentissage
que dans la routine). Nous verrons quune grande part de la formation
de ces concepts inconscient est due à la perception.
Puisque
le conscient et linconscient sont fait de concepts, ont peu dors
et déjà dire que tout le contenu de l'esprit est essentiellement
constitué par des concepts. Cest là toute la force
et la simplicité de ce modèle théorique : depuis
le début jusquà la fin tout est formé dun
seul élément de base : le concept. Le reste du modèle
étant une mécanique qui va structurer ces éléments.
Il nous restera à savoir comment à partir dun noyau
aussi simple quune pièce vide peuvent se former des concepts
aussi complexe que ceux qui animent nos pensées ?
Concept
et contenu
Pour parvenir à la compréhension du modèle sans erreur,
il est nécessaire de distinguer le contenu du concept et lenveloppe
du concept :
Le concept-sémantique : cest lidée perçue
par le cerveau. Chaque « pensée » que nous
avons possède un contenu, une impression propre. Le concept sémantique,
cest le sens ressenti. On dira que chaque concept possède
un « sens » qui lui est propre, une sémantique
propre.
Le concept-enveloppe (quon appellera aussi cellule) : cest
tout simplement la matérialisation de ce concept dans notre modèle ;
cest la pièce vide. Chaque concept sémantique sera
associé à une cellule. Si le concept sémantique est
une manifestation psychique, la cellule est une manifestation physiologique
(ou mécanique, ou informatique ) . Une image - probablement
réductrice - de cette cellule est le neurone. (Nous verrons que
si cest une interprétation possible, ce nest probablement
pas la plus judicieuse). Mais pour linstant nous allons nous contenter
de lidée de neurone car elle schématise bien le problème :
tous les neurones sont à peu près semblables. Ils sont comme
ces pièces vides. Et pourtant nous allons montrer comment chacune
de ces pièces plus ou moins identique peuvent se charger dun
contenu sémantique. L'approche informatique peut aussi nous aider
: un concept est une adresse pointant sur quelques éléments
techniques. Ces éléments seront quasiments les mêmes
pour chaque concepts, mais chaque concept portera un sens différent.
Venons-en à la question essentielle : comment des impressions psychiques
aussi complexes et riches que celles qui nous habitent, peuvent habiter
dans des cellules aussi simples et si conformes les unes aux autres que
des neurones, ou des pointeurs sur mémoire. Pour cela, nous allons
introduire lidée dassociation.
Les
associations
Des
couloirs d'informations
La seconde idée majeure qui apporte la consistance à notre
modèle est lidée « dassociation ».
L'association est tout simplement une liaison entre deux concepts. Cest
un couloir, un canal qui relie les pièces entre elles.
Nous verrons quil circule beaucoup de choses dans ces couloirs et
dans ces pièces. Mais attention, encore une fois, ce nest
pas ce qui circule qui va donner du sens au concept. Ce qui circule servira
à mouvoir la mécanique de la pensée :
Physiologiquement, on peut assimiler ce qui circule à de l'électricité
ou des neurotransmetteurs. Ces échanges sont de nature mécanique.
Ils gèrent le système, mais ces informations ne sont pas
le sens contenu dans les concepts.
Informatiquement, l'association sera constituée par un échange
de paramètres qui géreront le fonctionnement de la pensée,
mais pas là encore, en aucun cas le contenu .
Quand un concept possède une association avec un autre concept,
cela signifie qu'ils vont échanger des informations de nature mécanique.
On disait précédement qu'une pièce était quasiment
vide. Le « quasiment » signifie qu'une pièce
possède quelques paramêtres (quelques informations qui définissent
son état). Les associations entre concept vont simplement échanger
des informations selon certaines règles mécaniques que nous
définiront plus tard.
Morphologie
du sens
Il est évident que quelques paramètres, et quelques échange
entre ces paramètres ne peuvent pas rendre compte de la complexité
du sens des pensées. Ainsi « la sémantique des
concepts » nest ni dans les pièces, ni dans les
couloirs, ni dans ce qui circule. Ou donc se trouve le sens ?
Voici la réponse : la façon dont les pièces
sont associées entre elles définit le sens contenu dans
ces pièces. Voilà lidée centrale de tout le
modèle.
Une seule association ne définit pas le sens d'une pièce,
mais l'ensemble de toutes les associations qui aboutissent à une
pièce définit le sens que contient cette pièce.
Etablissons tout de suite que la circulation dans les couloirs se fait
à sens unique. En fait, on devrait plutôt dire « sens
orienté », cela signifie que le sens de circulation
des informations d'une cellule à l'autre est orienté dans
une direction précise, une cellule sera comme un pôle nord
et l'autre un pôle sud et chacun n'a pas le même rôle.
Les informations doivent avancer dans un sens précis, le deux sens
ne se valent pas. En mathématiques on dit que les associations
définissent un graphe orienté sur les cellules.
Il s'agit en pratique d'un mécanisme de descendance : dans
une association, il y a toujours une cellule mère et une cellule
fille. Une information qui se déplace dans le sens mère-fille
na pas du tout la même valeur que dans le sens fille-mère.
La plupart des informations ne peuvent d'ailleurs circuler que dans un
seul sens. En résumé on dira que les associations entres
les cellules sont des associations orientées.
Le
schéma de base du modèle se résume ainsi à :
des concepts
et des liens orientés qui associent ces concepts entre eux.
Si
une cellule par elle-même est complètement vide de sens,
sa valeur sémantique est donnée par les associations qui
la compose ou plutôt par les associations qui la relie à
ses ascendants (mères, grand-mères, arrières-grand-mères,...).
Maintenant une chose apparaît clairement : en ayant construit
des milliards de pièces avec des milliards de couloirs, chaque
pièce aura un sens différent, le sens donné par les
couloirs qui aboutisse à cette pièce.
Donnons
un exemple caricatural . Imaginons que plusieurs concepts contiennent
les sens suivants : « transparent », « froid »
« dur », « mouillé »,
« cubique », « petit ». Si
ces concepts sont tous branchés par des associations vers une nouvelle
et même cellule-fille, le concept que contiendra cette cellule sera
assez proche du concept de « glaçon ».
En pratique ce sera nettement plus élaboré, mais nous avons
dans cet exemple la base du mécanisme de construction du sens.
Ainsi ce sont les associations qui définissent le concept sémantique ;
pas une association seule, mais lensemble des associations-mères.
Le « glaçon » pourra alors lui-même
servir de mère à un autre concept. Par cette méthode,
il est possible de donner un sens à une cellule malgré le
fait que le concept enveloppe ne possède pas de sens en lui-même.
Et voilà posé à plat lidée fondamentale
des associations.
Proximité
sémantique
Revenons à notre construction de couloirs et de pièces et
décrivons le rôle dune association. Lexistence
dune association entre deux concepts a pour conséquence la
proximité sémantique de ces deux concepts. C'est une des
caractéristiques des associations : la proximité sémantique.
Lorsquun concept est sollicité dans la pensée, tout
concept proche sera lui aussi 'en alerte'. Selon l'état de ma pensée,
le fait de voir une banane peut me faire penser à différents
concepts : des fruits, un pistolet ou à un quelqu'un qui tombe,
etc...Ce sont tous les concepts lié à celui de la perception
d'une banane. Cela peut se passer même inconsciemment. Ce principe
de proximité sémantique est proche du principe dassociation
didées.
Lassociations de concepts permet de définir le sens des concept,
mais pris isolément une association est un canal qui permet le
rapprochement d'idée de deux concepts. Ce canal répétons-le
possède un sens de parcours unilatéral. Ainsi lassociation
didée seffectuera toujours à sens unique : une
pensée en ammène une autre, mais pas réciproquement.
Canal
d'informations
Maintenant lassociation est plus quun lien qui rapproche deux
pièces, cest aussi un canal d'échanges entre ces deux
pièces. En tant que canal, lassociation transportera des
informations. Ces informations sont les mécanismes inconscients
du fonctionnement de la pensée. La description de ces informations
va constituer lessentiel de la description du modèle. Et
ce modèle savère malgré tout passablement élaboré.
En fait, il circule plusieurs sortes d'informations différentes.
Pour être plus précis, une association devrait plutôt
être imaginnée comme un canal fait de multiples sous canaux
en interaction les uns avec les autres.
Au final, le modèle de la théorie de la connaissance sera
défini par des formules mathématiques d'interaction entre
les différents types d'informations qui circulent dans les associations
entre concepts.
Se
souvenir
Le souvenir donne une bonne idée de l'importance de l'association
d'idées. Imaginons provisoirement que la conscience puisse se loger
à lintérieur de la mémoire. Autrement dit imaginons
que « se souvenir de quelque chose » consiste à
revivre un concept passé, autrement dit à revenir dans une
cellules anciennement créée (i.e ressentie). En faisant
quelques efforts de mémoire pour se souvenir de cet événement
passé, il nous vient beaucoup de détails liés à
ce souvenir : le son des voix, laspect des lieux, les odeurs,
lambiance extérieure, notre propre sentiment psychique, etc...
Autrement dit chaque souvenir se détaille en plein de petit souvenir.
Le plus surprenant dans la pensée est que tous ces détails
peuvent se résumer en un seul sentiment, une seule impression éprouvée
en un seul instant. Cest justement ce constat qui est à la
source de la définition des concepts.
Chaque sentiment dun instant est créé dans une nouvelle
cellule qui est l'association de plusieurs autres.. Ainsi limpression
générale sera créée dans une cellule reliée
à tous les détails qui seront eux-mêmes dautres
cellules. La conscience ressent limpression générale
en un concept, chaque détail est un autre concept qui diffère
de limpresion générale. Il faut une démarche
mentale active pour se remémorer individuellement tout les détails.
Partir de limpression générale pour aller au détail
est une démarche active qui consiste à prendre conscience
dune autre cellule en remontant le sens unique à contre courant.
Addition
des sens
On comprend alors lorganisation qui régit cette mémoire: le
concept global est une cellule sur laquelle est branchée par des
couloirs chaque cellules qui forme ses détails. Le sens de parcours
du couloir est de la cellule ancienne vers la cellule nouvelle ;
de la cellule détail vers la cellule regroupement.
Il faut bien comprendre que le sens de la cellules globale nest
pas autre choses que laddition des sens des cellules détails.
Ce mot « addition des sens » est dénué
de particularité sémantique technique. Le sens global est
complètement nouveau et chacun des sens parents n'est plus vraiment
présent. Le sens de cellule globale (ou placer la conscience dans
cette pièce) consiste à ressentir en un instant la totalité
des impressions parente (ce qui n'a rien a voir avec l'impression de chacune
tour à tour). Voilà le principe du sens. Nous sommes là
au cur du mécanisme du sens. Il est évident que cela
est assez difficile à définir, comment pourrions définir
un « sens cumulé », il s'agit davantage pour
l'instant d'une vue de l'esprit que l'on peut entrevoir par l'exemple
du glaçon.
A ce stade, il est encore difficile d'être convaincu que ce mécanisme
suffise à englober la pensée mais progressons doucement.
Voici une autre image pour nous aider à comprendre cette addition
de sens : imaginons quà chaque cellule corresponde une odeur
spécifique. Ces odeurs circulent dans le sens unique des couloirs
de sorte que dans une pièce vide nouvellement créée
lodeur qui parvient est la somme des odeurs venues des couloirs
inférieures. Les odeurs représentant le sens des concepts,
on a un aperçu caricatural de la façon dont se fabrique
le sens à partir des cellules et des associations. Pour prolonger
l'analogie, il faudrait imaginer q'une odeur parvenue est une odeur qui
reste à toujours dans la pièce. Ainsi une cellule bien quelle
soit vide possède un sens, un sens hérité de sa construction
par association.
Un
sommet de pyramide
Un concept prend son sens par agrégation dautres concepts
inférieurs, ce concept servira lui-même à donner un
sens à un concept supérieur. Autrement dit les concepts
sont tous construit de proche en proche par agrégation sur des
concept possèdant un sens déjà construit. Chaque
concept est donc le sommet d'une sorte de pyramide. Ces pyramides peuvent
sélever toujours plus haut par agrégations successives.
Afin de nous aider à comprendre ce discours, voyons trois façons
de définir le sens dun concept qui sont quasiments équivalentes:
le sens dun concept est donné par lorganisation de
la pyramide située en dessous de lui.
Le sens dun concept est donné par les cellules immédiatement
en dessous de lui, qui se branchent sur lui.
Le sens est présent dans chacune des cellules par héritage
de la structure située en dessous de lui.
Le
sens étant donné par la forme des associations, le sens
de chaque cellule est issu du sens des cellules-parentes qui elles-mêmes
détiennent leur sens des leur propres parents, et ainsi de suite.
Ainsi toute la pyramide se résume à une seule cellule qui
est située au sommet de cette pyramide de sens. Mais le sens de
cette celule est aussi définit par l'ensemble des cellules juste
en dessous du sommet (qui détiennent le sens de leurs propres pyramides
situées en dessous d'elles). Ainsi parler de toute la pyramide,
de la cellule au sommet ou des cellules juste en dessous du sommet revient
à parler du même sens.
Résumons ce principe : le sommet dune pyramide est un
concept qui concentre le sens formé par toute la pyramide en dessous
de lui. Chaque cellule est donc construite en rassemblant plusieurs pyramides
vers le sommet d'une nouvelle pyramide. Le sens est toujours fabriqué
à partir de sens déjà existant.
Si maintenant, on se rappelle qu'informatiquement une cellule se résume
par une adresse mémoire qui pointe sur quelques chiffres décrivant
l'état de la cellules (son activation, sa force de contexte, sa
rémanence, etc ), on peut envisager de placer des associations
(des échanges d'information entre ces cellules) et ainsi fabriquer
informatiquement du « sens » en construisant ces
pyramide de sens par adresse informatique et échange d'information.
Le
sens basique
On a expliquer l'échaffaudage des concepts toujours plus élevé,
mais pour que cette pratique soit valide, et soit plus qu'une simple vue
de l'esprit, il faut que la pyramide s'appuie sur un socle. Il faut donc
à la base des concepts qui possède un sens fondateur, des
concepts primitifs qui possède un sens de départ. Ces concepts
primitifs, ce sont les cellules sensorielles de notre corps. Ce sont les
5 sens qui nous permettent de percevoir (augmenter de quelques autres
cellules, nous verrons).
Nous sommes en train daffirmer une chose plutôt difficile
à croire : tous les concepts aussi abstrait soit-ils (la loyauté,
la pertinence, la stupidité, la philosophie..) existerait pratiquement
par la seule agrégation de concepts formés par nos cellules
sensisitives. La sensitivité serait la seule base concrète
de toute nos pensées.
Cest là un problème très sérieux que
nous aborderons plus loin. En attendant, retenons que le sens des concepts
existent par construction dune sorte de pyramide de sens en partant
des sens sensoriel les plus primitifs (pensons au nouveau né) évoluant
jusquaux sens les plus abstrait.
Il faut remarquer qu'il y a un renversement par rapport à la vision
standard du sens entre contenant et du contenu et c'est la base de notre
théorie : le sens de quelque chose n'est pas une envellope
contenant un ensemble d'information, le sens c'est un point infiniment
précis qui n'a de sens que par la liaison avec d'autres points
complètement immergé et indissociable de l'ensemble du sens.
Ainsi le sens n'a pas de contenu car il n'est tout simplement pas un contenant.
Le sens possède une liaison une proximité, une position.
Autrement dit c'est le sens qui est contenu dans un contexte plutôt
que le sens qui contient un contexte.
La
conscience
Nous allons maintenant mettre le doigt sur une confusion qui source d'incompréhension
: la confusion qui existe entre les concepts et la pensée, ou plutôt
entre la mémoire et la conscience.
Imaginons-nous en train de penser librement en laissant dérivée
notre imagination par association didée (cela m'arrive fréquemment
dans une phase de relâchement juste avant de m'endormir) ;
cest une activité assez commune de l'esprit que de batifoler
dans des idées qui vagabondent par associations d'idées :
certaines pensées nous conduisent à dautres pensées
qui semble très éloigné avec les premières.
Si toute notre conaissance est effectivement basée sur l'association
d'idées, il semble naturelle que notre esprit vagabonde d'une idée
à l'autre sans rapport direct qui soit facile à établir.
Cela se comprend parce que les associations d'idées sont innombrables,
sans catégorie et variées.
C'est plutôt le contraire qui est surprenant : comment dans ce labyrinthe
de concepts sémantiques, la conscience peut-elle se déplacer
en gardant un fil directeur. Comment se fait-il que dans l'ensemble nos
pensée soit plutôt linéraire et sensé que chaotique ?
Chaque concept étant lié à tellement de concepts,
il est difficile dimaginer que le chemin de la conscience suive
un sujet bien défini. Comment peut-on créer du sens, cest-à-dire
un sens continu dans un telle quantité dassociations pêle-mêle ?
Le principe de lassociation didées est insuffisant
pour expliquer la pensée, il nous faudra introduire de nouveaux
mécanismes. De plus, il nous faut constater que la pensée
ne suit pas toujours un chemin de proximité de sens, il existe
des discontinuités importante (lorsquun événement
extérieur nous interrompt dans notre pensée par exemple).
Cette difficulté est vite soulevé quand on dissocie la pensée
de ce qui est pensée ; quand on dissocie la mémoire
de la conscience. Il est clair que notre pensée n'est pas tenue
de se déplacer de façon continue (bien qu'elle le fasse
souvent). La pensée qui nous vient à l'esprit c'est ce que
nous appelons « la conscience », elle possède
ses propres règle de déplacement. Elle surfe sur les pyramide
selon ses règle que nous étudierons en détail plus
loin.
Ainsi il ne faut donc pas confondre association didée (qui
est un déplacement continue de la conscience sur des concepts associés)
avec les associations de concepts elles-mêmes qui sont des éléments
de construction de la mémoire.
Problème de l'association d'idées comme base
Les mécanismes mathématiques d'échange d'informations
entre les concepts peuvent-ils à eux seuls expliquer la totalité
de notre pensée ? Il est clair que les associations didées
possèdent leur place dans la pensée, mais en pratique elle
semble beaucoup plus réduite que dans le modèle. Choisir
lassociation didée, un mécanisme non-logique,
comme principe de base du mécanisme de la pensée peut sembler
audacieux. Par exemple, il semble difficile dimaginer comment ce
principe de base pourra se tisser en nous pour former la logique du raisonnement.
Cest pourtant bien un défi que je vais tenter de relever :
montrer que la logique formelle nest elle-même quun
produit dérivée de lassociation didée
soumis à quelques règles.
On peut tout de suite entrevoir un certain avantage à lassociation
pour la démarche logique : le raisonnement logique naïf consiste
à établir des règles structurelles sur des concepts
de toute sorte et très élastique. La logique formalisée
elle, s'applique à des éléments clairement identifiés.
La souplesse de lassociation didée se prête mieux
au raisonnement logique naïf qu'à la logique formalisée.
Seulement, même dans le raisonnement naïf, comment notre pensée
peut-elle créer la logique en même temps quelle trouve
les idées qui vont prendre place dans cette logique en utilisant
seulement l'association d'idées ? La réponse sommaire
n'est pas immensément complexe : a priori tout concept peut être
associé à tout autre concept , ainsi il est possible
de rassembler dans un même concept une règle et des éléments
auquelles sapplique cette règle ; aussi simplement que
de rassembler nimporte quel concept entre eux. Il restera en plus
à trouver une explication aux structures logiques. Nous verrons
que cela sera résolu par les tests dans le mécanisme des
ordres. Cest un problème délicat que nous aborderons
plus tard.
Paramètres
des canaux
Pour décrire davantage les associations, expliquons que les informations
circulant dans les canaux possèdent des forces différentes.
Cela peut-être symbolisé par des débits à lintérieur
de chaque canal. Il faut distinguer le débit du diamètre :
à diamètres différents, on peut avoir un même
débit. La proximité de deux concepts peut être imagée
par le diamètre du canal. Et le force de rapprochement de deux
concepts peut-être symbolisée par le débit. On conçoit
ici une première approche technique des canaux dinformations.
Il possède en réalité dautres paramêtres
et tous ces paramètres vont définir le fonctionnement de
léchange existant entre les concepts.
Rémanence
des associations
Précisons qu'à l'instar des concepts, lassociation
possède aussi une rémanence. Autrement dit lassociation,
par défaut, subit une disparition progressive. Toute association
a une tendance naturelle à diminuer de force, cêst
à dire de diamètre puis à disparaître complètement.
Nous parlerons plus tard de la nature des informations qui traversent
les canaux, contentons-nous pour linstant de lidée
dun fluide passant dans un canal. On peut poursuivre par une idée
qui semble couler de source : quand un débit important passe
au travers dun passage naturel, celui-ci se trouvera élargit
en diamêtre. Une fréquentation importante élargit
le canal. De même une fréquentation rare conduit à
une réduction de sa force. On peut ajouter que leffet nest
pas instantanée, le diamètre (la force) dun canal
possède une certaine inertie. Le passage dinformations dans
un canal aura donc un effet important sur la rémanence des canaux.
On peut ainsi entrevoir les mécanismes naturel de la mémoire
qui se profile à l'horizon.
Pour être plus précis il faudrait donner les relations mathématiques
qui définissent ces actions-réactions, et ces formules font
intervenir encore bien d'autres éléments que nous verrons
plus loin.
Lorsquune
association nest pas utilisée (il n'y passe pas d'information),
elle disparaît complètement. Nous avons vu que ce sont les
associations qui donnent sens aux concept, de sorte que la perte dune
association correspond à une sorte de simplification du sens .
C'est une forme de perte de mémoire (relative ou complète).
Relative s'il rester dautres associations, complète s'il
n'y en a plus, dès lors le concept a disparu. Il faudra avancer
davantage dans les explications pour en comprendre les rouages les plus
fins.
En fait on peut imaginer un phénomène un peu plus complexe :
la disparition na pas comme seule cause linaction des canaux
ou des cellules, mais aussi la proximité dune action qui
na pas dinfluence sur ladite cellule : à force de passer
tout prêt sans la voir, la cellule fini par disparaître. C'est
un problème de contraste. Pour mécaniser ce principe on
introduit la notion d'énergie de proximité. Chaque cellule
est activé avec une certaine énergie, une cellule active
ayant besoin dénergie va soutirer de l'énergie chez
son voisin moins gourmant qui nen ayant plus assez pour lui-même,
meurt. Tout cela peut être définit par de simples paramêtres
et échanges d'informations.
Chacune de ces propositions repose sur des constat du fonctionnement de
la mémoire que nous ne détaillons pas ici (mais que chacun
pourra tenter de repérer dans sa prorpre mémoire), seulement
plusieurs lecture sont possibles, il faudrait des analyses plus fines
et surtout plus profonde que celles que j'ai expérimentée
sur ma propre mémoire. Lors dune étude plus fouillée,
ces mécanisme pourront facilement être transformés,
adaptés, nuancées ou supprimés. Par exemple, il est
possible de consruire un système qui naccorde de rémanence
quaux seuls concepts et non aux assocations ou vice versa. On peut
construire des modèles qui rende compte des mêmes expérimentation
sur des modes de fonctionnement assez différents. Tous ces détails
sont des choix à prendre lors de la mise en place dun modèle
informatique. Ce nest pas notre but ici. Nous cherchons seulement
à donner les éléments de base dun mécanisme
cohérent.
Une
petite remarque sur la rémanence de la mémoire qui vaut
son pesant de sens : rappelons-nous le principe fondateur de notre construction,
le sens possède une structure pyramidale, dès lors, si une
cellule disparaît au milieu de lédifice, cela nuancera
légèrement le sens de tout lédifice qui lui
est supérieur. Ainsi la disparition de cellules n'a rien d'anodin,
elle est même fondamentale pour le sens.
Une
autre remarque : plus le nombre de connexions arrivant à un
concept est important plus cela multipliera lusage de ce concept,
et renforcera son intensité et sa rémanence. Ces principes
trouve leur justifications dans les phénomènes de la mémoire.
Ces mécanismes dintensité, dusure progressive,
de nombre de connexions devront être affinés et modelés
à partir dexpériences sur la mémoire pour tenter
de la modéliser au mieux.
Il
existe beaucoup de possibilités pour fabriquer cette « mécanique »,
par exemple : est-il complètement proscrit d'établir
une connexion entre deux concepts mémoires anciens ? Chaque
réponse à cette question apportera ses avantages pour se
conformer au fonctionnement de notre mémoire. Plus loin, nous choisirons
une réponse intermédiaire (avec le mécanisme de la
synthèse). Voilà le type doptions quil nous
faudra peser pour consruire un modèle optimisé.
Les
flux
Des
informations de proximité
En parlant des flux (que nous nommerons aussi influx), nous rentrons tout
doucement dans un aspect plus technique de notre construction (et plus
laspect est technique, plus il est susceptible de modification).
Il est nécessaire pour communiquer le fonctionnement du modèle
de lui donner un tant soit peu de chair. Nous allons donc proposer des
choix qui seront modulables et ajustables à loisir.
En
parlant des associations, il était bien difficile de ne pas évoquer
les flux d'information qui circule à l'intérieur, cest
pourquoi nous en avons dejà beaucoup parlé sans vraiment
les désigner précisément. De façons globale,
les flux sont les mouvements dinformations qui ont lieu à
lintérieurs des canaux dassociations. Ils véhiculent
un type dinformation précis circulant dans les cellules et
les canaux dassociations. En langage informatique, un flux est un
ensemble de nombres qui sont les informations échangée par
les concepts (il faut d'ailleurs plusieurs nombres pour un même
flux : un nombre représente le débit, un nombre représente
la force, ... chaque flux possède ses paramètres). Par une
seule association traverse des flux de différente nature qui corresponde
chacun à un mécanisme élémentaire du système
de la connaissance. Les deux principaux sont :
le flux de perception,
le flux de contexte,
Nous en verrons bien d'autres plus tard. Un flux ne contient pas dautres
informations que ses propres paramêtres, il s'agit d'un phénomène
local.
Les flux se propage toujours de proche en proche des concepts vers ses
concepts voisin par lintermédiaires des associations existantes.
La propagation de ces flux peut-être assimiler à la propagation
dun fluide dans des canaux.
Perte
par propagation
La propagation des flux de la pensée à linstar des
flux lumineux ou sonores connaît une diminution dintensité
en fonction de léloignement de sa source. Cela est dû
à la dispertion du flux dans toute sorte de direction ; plus
le flux se propage, plus il y a de canaux à desservir et donc,
moins le débit dans chaque canal successif est important. Avec
extinction complète (ou disparition dans le bruit ambiant) à
partir dun certain éloignement. Vu la complexité des
canaux et des chemins décrits précédement, on peut
déjà se faire une idée du déplacement globale
des flux.
Nous
avons vu que lassociation est un canal orienté. Quand le
sens de parcours d'un flux va du concept-père vers le concept-fils,
on parlera de sens de propagation normal ou de flux normal(c'est le sens
chronologique). Lassociation se créant toujours du concept
le plus ancien vers le concept le plus récent, les flux normaux
se dirigent vers les hauteurs de la pyramide des sens. Les flux adoptant
l'autre sens de parcours seront dit inverses : ils se propagent dans le
sens anti-chronologique. D'autres flux encore seront dit mixtes, ce sont
les flux qui se propage dans les deux directions. Ils sont à la
fois normaux et inverses. Chaque type de flux ne possède qu'une
seule possibilité de parcours, n'obéit qu'à un seul
type de règle : il est soit normal, soit inverse, soit mixte. Les
flux de perceptions sont par exemple des flux normaux.
Avec l'existence de tous ces flux différent, les canaux dassociation
sont lantre de nombreux mécanismes. Cette remarque s'alourdit
avec le choix suivant : il est utile de décider quà
lintérieur dun canal les différents flux peuvent
possèder certaines interactions avec d'autres flux du même
canal selon des règle précise que nous verrons le moment
venu. Cela complique le fonctionnement globale. Nous négligerons
donc cet aspect pour linstant.
En resumé, dans un même association existe de nombreux flux
qui parcourt cette association dans des sens différent, (ainsi
limage du canal possède ses limites). Le déplacement,
linteraction, la propagation de ces différents flux sont
gérés par des formules mathématiques interactives.
Cest à elles que reviennent le mot final qui définit
les mécanismes. Les images sont des pédagogues pour nous
aider à la compréhension. Létape ultime de
la compréhension nécéssite des énoncés
rigoureux et bien définis que nous naborderons pas.
Nous
avons parlé des flux, sans véritablement définir
précisément leur rôle. Leur fonctionnement sera expliqué
individuellement pour chaque type de flux. Pour linstant retenons
que les flux sont les moyens mécaniques qui permettent lutilisation
de linformation emmagasiné. Tout mouvement, création,
échange, recherche dans les concept se traduit par un échange
de flux. Ils servent à la perception, à la mémorisation,
au raisonnement, aux décisions Ils sont à la base
des mécanismes de la pensée.
A ce stade notre modèle possède trois composants :
les cellules, les associations qui relient les cellules et les flux qui
circulent dans ce labyrinthe.
Les
cellules dentrées et de sorties
Maintenant que nous possédons les éléments constitutifs
du modèle, nous allons pouvoir mieux expliquer le phénomène
mystérieux de la pensée : comment le sens peut-il jaillir
dune structure aussi simple ?
Le phénomène le plus simple à expliquer mais aussi
le plus instructif à comprendre et le phénomène de
la perception. Nous allons montrer comment ces trois éléments
constitutifs (les concepts, les associations et les flux) peuvent produire
la perception quasi-instantanée des réalités qui
nous entourent. Encore un peu de patience, et nous verrons enfin l'intérêt
de ce modèle.
La perception, cest dabord les cinq sens du corps. Tout commence
lorsquun « objet extérieur » stimule
des cellules sensorielles.
Comme nous lavons vaguement esquissé, chaque cellule sensorielle
est une cellule dentrée de notre système. Ces cellules,
par des mécanismes différents envoient des stimuli au cerveau.
Transposé dans le langage de notre modèle, on dira que les
cellules d'entrée envoient des flux dans la pyramide.
Les cellules dentrée ne fonctionnent pas comme les autres
cellules de concepts ; linformation quelles reçoivent
vient de lextérieur du système.
Linformation quelles envoient sous forme de flux dépend
de la nature et de lintensité du stimuli, mais tout cela
reste très simple, c'est un phénomène d'action réaction
selon des formules élémentaire.
A linstar du corps humain, on pourra construire une machine avec
plusieurs sortes de cellules sensorielles ; chacune ne sera sensible
quà certains types de stimuli. Ainsi linformation penétrant
dans « le système » sous forme de flux est
la transcription fidèle de ce stimulus basique. Cela montre comment
chaque cellule nerveuse stimulée possède un contenu sémantique
précis et constant. Le contenu sémentique de cette cellule
est « la perception de cette information » à
laquelle seule cette cellule est sensible. La perception de cette information
est propagée par un « flux de perception »
dès que le stimulus est ressenti.
Prenons lexemple de loreille dont les cellules sont sensibles
aux différentes tonalités dun son. Schématiquement
on dira quune cellule émet un flux quand elle « entend »
la fréquence qui lui correspond et lintensité du flux
émis dépendra de lintensité de la fréquence
considérée.
Pour la vue, ce sont deux type de cellules, celle sensibles aux couleurs
et celles sensibles aux intensités lumineuses (indiféremment
à la couleur). Elles transmettent lintensité de leur
stimulation en influx de perception à l'intérieur du système.
Nous pourrions passer en revue lensemble des cellules sensorielles
en expliquant leur mécanisme, il y aurait sans doute beaucoup dinformation
à tirer de cette étude. Mais pour ne pas perdre de vue laspect
global de notre construction, nous limitons les exemples et les descriptions
pour constater que le mécanisme de notre modèle se construit
approximativement sur une réalité physiologique.
Il faut ajouter que les cellules dentrées de notre corps
ne se limite pas aux cellules sensorielles de nos cinq sens. Il y a aussi
toutes les cellules sensorielles qui nous permettent de sentir notre état
interne : sensation issus des états chimico-physiques internes
(hormonaux par exemple), sensations internes multiples et complexes qui
ne sont pas négligeables.
Il y a probablement aussi dautres cellules dentrée
qui correspondent à des centres fonctionnels moteur de notre organisme.
On pourrait citer comme exemple la perception du temps : il se peut
que lappréciation du temps ne soit quun calcul établi
sur la perception des mécanismes internes (cur, appétit,..)
et externe (nuit, jour, saison,..) au travers de nos sens. Mais cest
peut-être aussi un mécanisme qui est issu dun centre
fonctionnel (certaines informations le font supposer, mais cest
à confirmer) et probablement - comme cest fréquemment
le cas dans le corps humain - est-ce un mélange habile des deux.
On peut penser dans l'absolu quil existe des centres fonctionnels
pour le cerveau qui agissent directement sur des cellules dentrées.
De tels centres sont nécessaire dans mon modèle.
Voici donc décrits sommairement les portes dentrée
de notre système mécanique de la pensée.
Voyons
maintenant les cellules de sorties : la majorité des cellules
de sortie sont constituées de cellules nerveuses liées aux
muscles. Lessentiel des mécanismes daction avec lextérieur
est le produit dun mouvement. Il y a donc ici une plus grande simplicité.
Pour les cellules dentrée comme pour les cellules de sortie,
il faudra expliquer le mécanisme entre la cellule basique et la
pensée. La production dun mouvement du corps est constitué
de coordination complexe ; il faudra expliquer comment se forme cette
coordination des muscles pour parvenir à des gestes précis
dont la complexité et linteraction avec la perception est
proprement surprenante (comme en témoignent les chercheurs en robotique).
Comme cellules de sortie, il ne faut pas oublier un autre type daction
que les seules actions musculaires. Cest laction à
lintérieur du corps : la production dhormones
par exemple et de façon générale les actions de la
pensée sur les mécanismes internes. Pour cela, il faudra
définir clairement le lieu de léchange entre le système
nerveux et le reste du corps.
Dans
une perspective synthétique, nous dirons que le système
fonctionne avec des cellules dentrée qui définissent
chacune un aspect élémentaire de la perception extérieure
et de cellule de sorties qui définissent chacune une action élémentaire
des actions complexes émanent de lintérieur de la
pensée. (Nous passons volontairement sous silence toute les actions
de régulation dans lenveloppe corporelle afin de simplifer
le problème).
Dans
une perspective informatique, on peut tout à fait imaginer un système
de pensée avec des cellules dentrées réduite :
par exemple, les cellules dentrée pourraient être réduites
à lalphabet et les cellules de sortie par laffichage
de lettres ou de chiffres.
En effet, le système est tellement synthétique quaucune
nécessité ne semble être imposée sur le type
de perception et daction. Le modèle suppose une complète
liberté sur la nature et lusage des cellules dentrée
et de sortie. A priori, le modèle devrait pouvoir sinsérer
dans nimporte quel type de perception-action où il reçoit
un apprentissage suffisant. Il est certain quavec une perception
limitée à un alphabet, la compréhension du monde
extérieur sera limité à un type de perception très
abstrait et réduit (en comparaison de la vision notamment). Lordinateur
ne pouvant voir le monde quau travers de lettres alphabétiques,
il aura sans doute une grande difficulté à « comprendre
le sens des choses de la vie ». Mais surtout il naura
aucun contact direct et volontaire avec les choses. Comment pourrait-il
donc les conceptualiser ?. On peut se poser la curieuse question
digne dun roman de fiction sur ce que signifie « percevoir
le monde au travers des seules lettres de lalphabet ».
Dès
à présent, on peut comprendre que le système va acquérir
de la connaissance uniquement par lapprentissage. Dailleurs,
toute information du système dans le système provient initialement
de lextérieur. Sans avoir encore expliqué les mécanismes
qui permettent de construire une structure intelligente de la pyramide,
il faut imaginer que le système, en partant de rien ou presque,
peut parvenir à une attitude intelligente. Il doit comprendre ce
qui lui est présenté, il doit pouvoir réagir, et
éventuellement dialoguer
Une remarque simpose : pour parvenir à une évolution
normale et intelligente du système, il sera peut-être nécessaire
de disposer dun nombre de cellules dentrée gigantesques
et variées afin quil se crée un nombre de connexions
dépassant un seuil critique en dessous duquel aucune activité
intelligente ne peut se développer ; faute de quoi le système
restera peut-être stérile. (Une telle question est purement
gratuite, et car lidée même dune évolution
du système vers un comportement intelligent lest tout autant.
Il ny a que lexpérimentation pour confirmer ou infirmer
ces hypothèses.)
Des
interfaces perceptives et actives
On peut faire une autre remarque sur les cellules dentrée
et de sortie : il est tout à fait envisageable de concevoir
des interfaces entre les cellules dentrée et le système
proprement dit ; de même entre les cellules de sortie et le
système. Je désigne ces intermédiaires par le nom
d « interface perceptive » et d« interface
active ». Elles ont pour mission de précoder les signaux
reçus par les cellules de façon utilisable. Prenons
lexemple de laudition : les cellules sensorielles napportent
que la perception dune fréquence. On pourrait imaginer quune
interface perceptive regroupe ces fréquences et les réorganise
par timbre (ceci nest quun exemple pour illustrer). Ce serait
alors les timbres qui entreraient dans le système proprement dit.
Evidemment, il nest pas exclu que ce soit le système lui-même
qui construise ces analyses car la reconnaissance des timbres est un traitement
de base, mais dans ce cas il lui faudra réaliser un traitement
beaucoup plus important.
Une telle interface se trouve justifiée lorsquelle permet
de faire un gros travail de calcul purement mécanique et non réellement
intelligent ; notre modèle ne suppose pas une
grande efficacité de calcul mais une capacité dassociations
didées.
De telles interfaces peuvent être assimilées à un
pré-traitement diagonal de linformation. Elle consiste en
une première analyse des signaux en les recomposant dune
autre façon. Ce sont ces nouvelles informations qui vont stimuler
des cellules de concepts que lon peut considérer comme les
vraies cellules dentrée. Pour donner un exemple dinterface
dans une mise en uvre informatique du modèle, on peut imaginer
un module qui réalise des transformations de fourrier sur la perception
de signaux ondulatoires. Cela permet de compacter les information en ne
retenant que celles qui sont utiles. Une autre interface peut être
envisagée pour la vision afin de décomposer les objets en
forme, couleur, spatialité, etc... Une autre interface semblerait
utile dans la vision pour identifier et unifier les objets qui se déplacent
continuement et apparaissent sans cesse sous différentes stimulations
visuelles.
Ce laïus sur le prétraitement par interface est pertinent
dans le cadre dune mise en uvre informatique. Mais il est
aussi très suggestif dans une tentative de conciliation de notre
modèle avec les connaissances neurobiologiques. En effet, il apparaît
de toute évidence que le cerveau possède beaucoup de zone
avec des tâche spécifiques, d'une certaine nature, on peut
facilement voir ces tâches comme des prétraitements de l'information.
Autrement dit, ce serait une grande partie du cerveau qui pourrait être
classée comme zone de prétraitement. Laissant l'implémentation
de notre modèle pour une zone beaucoup plus réduite. Mais
en pratique on verra que cela pose d'autres problèmes. Nous en
reparlerons à la fin.
Pour finir, il faut aussi préciser quon peut imaginer plusieurs
sortes dinterfaces actives pour les cellules de sortie qui engendrent
les mouvements musculaires. (Peut-on y voir un rapport avec les réflexes
musculaires ?)
La Science est recherche de la réalité objective partageable.
Le sens est le ressenti instantanné d'un tissu organisé
de concepts formant une unité cohérente liée à
la totalité de nos aquisitions (qui sont pour chacun un autre sens).