Théorie de la connaissance

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- Introduction à la théorie de la connaissance

- la théorie de la connaissance, introduction

Les éléments de base
Pour décrire le modèle, commençons par désigner les éléments de base. Ceux-ci tirent leur origine de deux remarques essentielles :
le cerveau fonctionne par des neurones et des synapses qui s’interconnectent en échangeant des informations.
La pensée fonctionne en ne ressentant qu’une seule chose à la fois.
Voyons comment articuler autour de ces deux idées les éléments qui formeront la base de notre modèle. Pour commencer faisons une remarque conceptuelle qui jouera un grand rôle dans la suite du modèle.

Les consciences
Avant de décrire les bases fondamentales et les définitions de la théorie, je tiens à faire une remarque sur le mot conscience qui occupe une place prépondérante dans ce modèle.
Je distingue trois types de consciences. Si la conscience semble être un élément central de tout modèle de la pensée, elle ne sera décrite que très simplement dans notre modèle. Par contre, elle englobe un nombre de fonctions importantes et distinctes. Il me semble présentement important d’en distinguer plusieurs fonctions :
la conscience conceptuelle : je la nomme maladroitement ainsi et désigne par là tout état mental d’un instant. Toute impression ressentie est une conscience conceptuelle. Cette conscience conceptuelle rassemble en un instant, en une seule chose, en un seul point d’innombrables éléments de perception, de réflexions conscientes et inconscientes. Citons des exemples : l’impression agréable que procure un aliment particulier dans la bouche, l’impression de comprendre en un seul mot des concepts aussi abstrait et vaste que l’amour, la perception d’une impression musicale, ou tout simplement un mot particulier, l’impression globale produite par un paysage, etc. Nous verrons plus loin l’extension et les contours qu’il faut donner à cette définition. Je pense que cette notion sera plus claire lorsque le modèle sera exposé. Il est difficile d'en donner des contours précis maintenant. Cette notion constitue un pilier de la théorie.
La conscience décisionnelle : je désigne par là le mécanisme qui nous fait choisir, décider dans toutes sortes de situations de façon plus ou moins lucide (plus ou moins consciente), c’est le centre moteur qui nous apparaît en permanence clairement à l’esprit : c’est par exemple l’instant où dans une discussion je vais saisir volontairement ma tasse de café, le mot que je vais choisir pour exprimer une idée, la correction que je vais appliquer à ma fléchette par rapport à mon dernier lancé pour atteindre le but… La conscience décisionnelle, c’est cette faculté de décider, d’agir, de choisir.
La conscience sémantique : c’est la partie de la conscience la plus délicate à envisager. Je désigne par là le fait qu’un être humain pense « réellement ». Les choses que nous voyons existent à nos yeux, elles ont un sens. Toute notre pensée possède un réalité claire et limpide à nos yeux. La conscience sémantique est tout simplement la vraie perception des objets, des événements de la vie, de nous-mêmes. La conscience sémantique est le fait que nous ayons accès à la réalité. C'est le fait qu’au-delà des réactions physico-chimique, il y ait en nous une perception, une sensation vécue. Cette conscience est celle qui donne une réalité de vécu, à tout instant de notre pensée. Nous sommes ici à la croisée de la philosophie et de la métaphysique. C’est un des mystères de la vie et de la connaissance en général. Il semble assez évident que ce type de conscience n’ait pas d’explication rationnelle. Cette conscience étant le coeur (ou l’enveloppe ) de toute connaissance, il semble difficile de la rationnaliser. Toute pensée s’exprimant en elle, il semble difficile de posséder un recul qui permette de la définir matériellement. Cette conscience, si elle « existe » (il restera à définir l’existence), est « l’éther » qui véhicule la pensée. Elle noie toute pensée, conscience, existence et réalité. On dispose de peu d’angle d’attaque pour en parler : en-dehors du constat de « la réalité » du vécu, de quoi dispose-t-on ? On pose souvent comme une sorte d’évidence que les objets inertes n’ont pas cette conscience. On s’interroge sur son existence chez les animaux et dans quelle mesure. Comme nous l’avons fait, on peut s’interroger aussi sur la nature de la conscience sémantique chez l’enfant en bas âge et puis sur sa complexification avec l’âge. On comprend bien que cette notion de réalité, de ressenti est un nœud fondamental du problème de la connaissance. Mais en me limitant à une description mécaniste, elle ne pourra avoir une place bien définie dans mon modèle.
D’où le premier constat d’échec avant même d’avoir commencé. Mais cela était prévisible dès la mise en place du projet. Pourtant, curieusement, nous verrons que le modèle donne une certaine pertinence à plusieurs de ces questions métaphysiques. En cela le modèle aura agréablement dépassé le contrat qui lui était fixé.

Le concept

Un concept une pensée
Voilà bien des pages écoulées sans que le contenu du modèle n’ai même été effleuré. Entrons enfin dans le sujet lui-même : l’idée qui fonde la théorie est celle que j’ai nommé « le concept » (on pourrait l’appeler l’objet, l’idée, etc..). Elle est directement issue de la définition que nous venons de donner sur la conscience conceptuelle.
« Le concept » est fondé sur cette impression de ne penser qu’à une seule chose à la fois. Pour aller plus loin, le concept est basé sur l’idée selon Husserl que « toute conscience est conscience de quelque chose ». Voilà le constituant de base de mon modèle.
On a déjà évoqué que la pensée ressemble à un film qui se déroule, continu et discontinu. On se fera une bonne idée de ce qu’est « un concept » en considérant que chaque image de ce film intérieur est un concept. Toutes nos impressions mentales d’un instant, au sens le plus large, se succédant tour à tour, sont des concepts et tous sont des concept différents. Que ces impressions soient précises, définies, logiques, conceptuelles (au sens commun), analytique ou bien encore ambiguës, floues, de l’ordre de la perception ou de la décision, …
Pour comprende ce qu’est un concept, il faut impérativement sortir de tout cadre analytique cherchant à structurer la pensée. La meilleure idée que l’on puisse se faire pour l’instant de ce que j’appelle un concept, est de se surprendre soi-même à un instant quelconque pour analyser quel ‘était’ l’état de notre pensée à cet instant qui vient de passer, ce qu'on pourrait appeler notre état mental. Cela pouvant être fait à tout instant, on aura une idée de ce qu'est l'étendue des « concepts ». La variété des états mentaux envisageable est immense, un petit aperçu a été évoqué dans la liste des états de conscience, si à cela on ajoute tous les contenus que peut prendre notre pensée à un instant, on s'approche doucement de ce que recouvre l’idée de concept.
En fait, la notion de concept est encore plus large que cela. On ne peut avoir une conscience lucide de tous nos états de pensée, car l’analyse d’un état de pensée suppose une pensée de nature analytique et donc l’altération du concept par l’observateur. Ce phénomène complique l’introspection et lui fixe des limites. (Il pourrait être comparé au principe d’incertitude d’Eisenberg en physique qui dit qu’à un certain niveau, toute observation agit et perturbe l’objet observé de tel sorte qu’on ne peut dépasser une certaine limite de précision dans l’observation de la matière... et ici de l'esprit)

un concept informe et vide
Ce « concept » que nous venons tant bien que mal d’approcher est la base de notre modèle. Il est assez proche de l’idée de « pensée » au sens le plus général, avec en plus une idée d’unicité et d’instantanéité. Toute la difficulté consiste maintenant à affubler ce concept d’une existence mécanique.
Cette réalisation est pourtant, la plus simple et la plus curieuse qui soit : dans notre mécanique un concept est une pièce vide de tout contenu. Quand une nouvelle pensée se crée, une pièce vide est ajoutée à l’édifice de la pensée.
Pourquoi une pièce vide ? Pour deux raisons :
la première raison est que conformément à notre volonté de construire un mécanisme de la pensée, il faut que le mécanisme de base soit fait d'éléments n’ayant aucun contenu afin de pouvoir endosser n'importe lequel. Le vide comme forme initiale est donc le moyen le plus adapté. Tout cela se résume en disant que la forme d'une pensée doit être neutre de tout contenu (après, il faudra trouver une technique permettant de lui donner un contenu)
Le seconde raison est l’idée de neurone : si les neurones accueillent la pensée, il faut que le support soit indépendant du contenu. Le neuronne c'est la forme, le contenu sera la pensée. Pour vulgariser l'idée de départ, on pourra dire que le « concept » c'est un neurone, c’est-à-dire une pièce vide suceptible d'accueillir n'importe qu'elle pensée.

Voilà donc choisi « le concept » comme élément de base da pensée. Le neuronne est une cellule biologique complexe, mais cette complexité ne nous ait pas nécessair pour l'instant. Elle sera utile plus tard pour communiquer entre « concepts », pour l'instant notre construction à juste besoin de pièce vide. Informatiquement la traduction de cette pièce vide est reduite à une simple adresse mémoire (plus tard, nous mettrons quelques éléments dans la pièces, quelques paramètres en nombre restreint, mais le point fondamental à retenir est que ces éléments seront toujours indépendant du contenu de la pensée : « le sens du concept » ne provient pas de la constitution technique du concept);
Ainsi ce sont des pièces vides qui sont chargé d’accueillir toutes les pensées les plus inimaginable qui soit. La façon dont une pensée va pouvoir entrer dans une pièce ne va rien changé au principe de base : une pièce restera toujours vide de tout contenu de pensée. Curieux non ? Il faudra pourtant produire « le sens » et nous verrons bientôt comment la pensée pourra être contenu dans la pièce sans aucunement affecter la morphologie de cette pièce :
il va falloir expliquer comment les pensées sont construites et différentes les unes des autres.
il va falloir expliquer comme une pièce vide se distingue d’une autre pièce vide pour donner un contenu sémantique à ces concept.

Mémoire et inconscient
Bien que nous ne sachions pas encore comment le concept va tansporter son contenu sensé, comprenons que chaque pensée à chaque instat sera une nouvelle pièce vide. Il faut comprend qu'il y a ici une divergence avec la métaphore des neuronnes : pour se representer le modèle, il faudrait imaginer qu'à chaque instant se créent de nouveaux neuronnes qui sont relier à n'importes les quels c'est évidemment faux en pratique. Il faut imaginer qu'il y a création de nouveaux concepts à chaque instant pour la simple raison que chaque concept ne transporte qu'une seule pensée.
Maintenant quand un nouveau concept est créé, il ne dure pas éternellement. On dira qu’il possède une rémanence. C’est-à-dire une durée de vie. Celle-ci sera fixée par beaucoup de paramètres que nous étudierons plus tard. Autrement dit une pièce (une pensée, un concept) n’est pas éternelle : elle apparaît et elle disparaît. Mais il peut arriver qu’elles mettent beaucoup de temps à disparaître. Eventuellement, elles peuvent même rester pour toujours. On parle ainsi de mémoire.
Il faut maintenant distinguer deux type de pièce : la dernière créé qui est la pensée qui occupe notre esprit et les autres qui bien qu'elle existent encore en nous n'occupe plus notre esprit (notre conscience).
Nous venons de créer le mécanisme de la mémoire : « un concept » non encore disparu qui n'est pas le dernier créé (et qui n'est donc plus le centre de la pensé) peut encore exister au fond de nous et devenir ainsi notre mémoire. Tant que le concept est présent dans la machine, la pensée pourra « y revenir », elle pourra ainsi raviver la conscience de ce concept. Pour caricaturer, on peut dire que la mémoire consiste à revenir dans une pièce. Nous verrons plus tard que c’est une façon abusive de parler, mais commode pour l’instant. (en réalité jamais un concept ancien ne devient à nouveau conscient, seules les nouvelles pièces peuvent parfois avoir ce privilège, mais là on anticipe).
Un concept rémanent appartient donc à la mémoire. A priori tout concept peut-être mémorisé, mais nous verrons qu’il ne le sont pas tous.
Nous venons en quelques lignes de définir l’inconscient. Pour l’instant c’est tous simplement la mémoire. La mémoire reste à toujours inconsciente. Contrairement à d’autres théories, dans ce modèle l’inconscient ne se limite pas à une réalité intérieure psychologique qui est inconsciente du sujet. L’inconscient est l’ensemble de tous les concepts mémorisés. Si on les nomment ici inconscient, c’est parce qu’ils sont davantage qu’une simple mémoire, nous le verront. De façon général, l’inconscient possède un rôle très important dans le processus de la pensée bien qu’ils ne parviennent jamais à la conscience conceptuelle (c’est à dire bien qu’il ne soit jamais pensé consciemment).

Parvenu à ce stade, on distingue donc les concepts en formation qui ont lieu dans la conscience et les concepts formé qui constitue la mémoire. Si la conscience ne peut revenir dans un concept comment donc se peut-il que nous ayons de la mémoire ? Nous le saurons quand nous aurons expliqué comment un concept peut être pourvu de sens. Il sera alors très naturel de voir comment la mémoire peut surgir dans la conscience.

Si la conscience n’existe que dans la création de nouveaux concepts, la réciproque n’est pas vrai, nous verrons que les concepts se créent aussi en-dehors de la conscience. La création de concept est souvent inconsciente. D’ailleurs la majeure partie des concepts créés le sont inconsciemment (davantage dans la jeunesse que dans la vieillesse, et davantage dans l’apprentissage que dans la routine). Nous verrons qu’une grande part de la formation de ces concepts inconscient est due à la perception.

Puisque le conscient et l’inconscient sont fait de concepts, ont peu d’ors et déjà dire que tout le contenu de l'esprit est essentiellement constitué par des concepts. C’est là toute la force et la simplicité de ce modèle théorique : depuis le début jusqu’à la fin tout est formé d’un seul élément de base : le concept. Le reste du modèle étant une mécanique qui va structurer ces éléments.
Il nous restera à savoir comment à partir d’un noyau aussi simple qu’une pièce vide peuvent se former des concepts aussi complexe que ceux qui animent nos pensées ?

Concept et contenu
Pour parvenir à la compréhension du modèle sans erreur, il est nécessaire de distinguer le contenu du concept et l’enveloppe du concept :
Le concept-sémantique : c’est l’idée perçue par le cerveau. Chaque « pensée » que nous avons possède un contenu, une impression propre. Le concept sémantique, c’est le sens ressenti. On dira que chaque concept possède un « sens » qui lui est propre, une sémantique propre.
Le concept-enveloppe (qu’on appellera aussi cellule) : c’est tout simplement la matérialisation de ce concept dans notre modèle ; c’est la pièce vide. Chaque concept sémantique sera associé à une cellule. Si le concept sémantique est une manifestation psychique, la cellule est une manifestation physiologique (ou mécanique, ou informatique…) . Une image - probablement réductrice - de cette cellule est le neurone. (Nous verrons que si c’est une interprétation possible, ce n’est probablement pas la plus judicieuse). Mais pour l’instant nous allons nous contenter de l’idée de neurone car elle schématise bien le problème : tous les neurones sont à peu près semblables. Ils sont comme ces pièces vides. Et pourtant nous allons montrer comment chacune de ces pièces plus ou moins identique peuvent se charger d’un contenu sémantique. L'approche informatique peut aussi nous aider : un concept est une adresse pointant sur quelques éléments techniques. Ces éléments seront quasiments les mêmes pour chaque concepts, mais chaque concept portera un sens différent.
Venons-en à la question essentielle : comment des impressions psychiques aussi complexes et riches que celles qui nous habitent, peuvent habiter dans des cellules aussi simples et si conformes les unes aux autres que des neurones, ou des pointeurs sur mémoire. Pour cela, nous allons introduire l’idée d’association.

Les associations

Des couloirs d'informations
La seconde idée majeure qui apporte la consistance à notre modèle est l’idée « d’association ». L'association est tout simplement une liaison entre deux concepts. C’est un couloir, un canal qui relie les pièces entre elles.
Nous verrons qu’il circule beaucoup de choses dans ces couloirs et dans ces pièces. Mais attention, encore une fois, ce n’est pas ce qui circule qui va donner du sens au concept. Ce qui circule servira à mouvoir la mécanique de la pensée :
Physiologiquement, on peut assimiler ce qui circule à de l'électricité ou des neurotransmetteurs. Ces échanges sont de nature mécanique. Ils gèrent le système, mais ces informations ne sont pas le sens contenu dans les concepts.
Informatiquement, l'association sera constituée par un échange de paramètres qui géreront le fonctionnement de la pensée, mais pas là encore, en aucun cas le contenu .
Quand un concept possède une association avec un autre concept, cela signifie qu'ils vont échanger des informations de nature mécanique.
On disait précédement qu'une pièce était quasiment vide. Le « quasiment » signifie qu'une pièce possède quelques paramêtres (quelques informations qui définissent son état). Les associations entre concept vont simplement échanger des informations selon certaines règles mécaniques que nous définiront plus tard.

Morphologie du sens
Il est évident que quelques paramètres, et quelques échange entre ces paramètres ne peuvent pas rendre compte de la complexité du sens des pensées. Ainsi « la sémantique des concepts » n’est ni dans les pièces, ni dans les couloirs, ni dans ce qui circule. Ou donc se trouve le sens ?
Voici la réponse : la façon dont les pièces sont associées entre elles définit le sens contenu dans ces pièces. Voilà l’idée centrale de tout le modèle.
Une seule association ne définit pas le sens d'une pièce, mais l'ensemble de toutes les associations qui aboutissent à une pièce définit le sens que contient cette pièce.
Etablissons tout de suite que la circulation dans les couloirs se fait à sens unique. En fait, on devrait plutôt dire « sens orienté », cela signifie que le sens de circulation des informations d'une cellule à l'autre est orienté dans une direction précise, une cellule sera comme un pôle nord et l'autre un pôle sud et chacun n'a pas le même rôle. Les informations doivent avancer dans un sens précis, le deux sens ne se valent pas. En mathématiques on dit que les associations définissent un graphe orienté sur les cellules.
Il s'agit en pratique d'un mécanisme de descendance : dans une association, il y a toujours une cellule mère et une cellule fille. Une information qui se déplace dans le sens mère-fille n’a pas du tout la même valeur que dans le sens fille-mère. La plupart des informations ne peuvent d'ailleurs circuler que dans un seul sens. En résumé on dira que les associations entres les cellules sont des associations orientées.

Le schéma de base du modèle se résume ainsi à :
des concepts
et des liens orientés qui associent ces concepts entre eux.

Si une cellule par elle-même est complètement vide de sens, sa valeur sémantique est donnée par les associations qui la compose ou plutôt par les associations qui la relie à ses ascendants (mères, grand-mères, arrières-grand-mères,...). Maintenant une chose apparaît clairement : en ayant construit des milliards de pièces avec des milliards de couloirs, chaque pièce aura un sens différent, le sens donné par les couloirs qui aboutisse à cette pièce.

Donnons un exemple caricatural . Imaginons que plusieurs concepts contiennent les sens suivants : « transparent », « froid » « dur », « mouillé », « cubique », « petit ». Si ces concepts sont tous branchés par des associations vers une nouvelle et même cellule-fille, le concept que contiendra cette cellule sera assez proche du concept de « glaçon ».


En pratique ce sera nettement plus élaboré, mais nous avons dans cet exemple la base du mécanisme de construction du sens.
Ainsi ce sont les associations qui définissent le concept sémantique ; pas une association seule, mais l’ensemble des associations-mères. Le « glaçon » pourra alors lui-même servir de mère à un autre concept. Par cette méthode, il est possible de donner un sens à une cellule malgré le fait que le concept enveloppe ne possède pas de sens en lui-même. Et voilà posé à plat l’idée fondamentale des associations.

Proximité sémantique
Revenons à notre construction de couloirs et de pièces et décrivons le rôle d’une association. L’existence d’une association entre deux concepts a pour conséquence la proximité sémantique de ces deux concepts. C'est une des caractéristiques des associations : la proximité sémantique.
Lorsqu’un concept est sollicité dans la pensée, tout concept proche sera lui aussi 'en alerte'. Selon l'état de ma pensée, le fait de voir une banane peut me faire penser à différents concepts : des fruits, un pistolet ou à un quelqu'un qui tombe, etc...Ce sont tous les concepts lié à celui de la perception d'une banane. Cela peut se passer même inconsciemment. Ce principe de proximité sémantique est proche du principe d’association d’idées.
L’associations de concepts permet de définir le sens des concept, mais pris isolément une association est un canal qui permet le rapprochement d'idée de deux concepts. Ce canal répétons-le possède un sens de parcours unilatéral. Ainsi l’association d’idée s’effectuera toujours à sens unique : une pensée en ammène une autre, mais pas réciproquement.

Canal d'informations
Maintenant l’association est plus qu’un lien qui rapproche deux pièces, c’est aussi un canal d'échanges entre ces deux pièces. En tant que canal, l’association transportera des informations. Ces informations sont les mécanismes inconscients du fonctionnement de la pensée. La description de ces informations va constituer l’essentiel de la description du modèle. Et ce modèle s’avère malgré tout passablement élaboré.
En fait, il circule plusieurs sortes d'informations différentes. Pour être plus précis, une association devrait plutôt être imaginnée comme un canal fait de multiples sous canaux en interaction les uns avec les autres.
Au final, le modèle de la théorie de la connaissance sera défini par des formules mathématiques d'interaction entre les différents types d'informations qui circulent dans les associations entre concepts.

Se souvenir
Le souvenir donne une bonne idée de l'importance de l'association d'idées. Imaginons provisoirement que la conscience puisse se loger à l’intérieur de la mémoire. Autrement dit imaginons que « se souvenir de quelque chose » consiste à revivre un concept passé, autrement dit à revenir dans une cellules anciennement créée (i.e ressentie). En faisant quelques efforts de mémoire pour se souvenir de cet événement passé, il nous vient beaucoup de détails liés à ce souvenir : le son des voix, l’aspect des lieux, les odeurs, l’ambiance extérieure, notre propre sentiment psychique, etc... Autrement dit chaque souvenir se détaille en plein de petit souvenir.
Le plus surprenant dans la pensée est que tous ces détails peuvent se résumer en un seul sentiment, une seule impression éprouvée en un seul instant. C’est justement ce constat qui est à la source de la définition des concepts.
Chaque sentiment d’un instant est créé dans une nouvelle cellule qui est l'association de plusieurs autres.. Ainsi l’impression générale sera créée dans une cellule reliée à tous les détails qui seront eux-mêmes d’autres cellules. La conscience ressent l’impression générale en un concept, chaque détail est un autre concept qui diffère de l’impresion générale. Il faut une démarche mentale active pour se remémorer individuellement tout les détails. Partir de l’impression générale pour aller au détail est une démarche active qui consiste à prendre conscience d’une autre cellule en remontant le sens unique à contre courant.

Addition des sens
On comprend alors l’organisation qui régit cette mémoire: le concept global est une cellule sur laquelle est branchée par des couloirs chaque cellules qui forme ses détails. Le sens de parcours du couloir est de la cellule ancienne vers la cellule nouvelle ; de la cellule détail vers la cellule regroupement.
Il faut bien comprendre que le sens de la cellules globale n’est pas autre choses que l’addition des sens des cellules détails. Ce mot « addition des sens » est dénué de particularité sémantique technique. Le sens global est complètement nouveau et chacun des sens parents n'est plus vraiment présent. Le sens de cellule globale (ou placer la conscience dans cette pièce) consiste à ressentir en un instant la totalité des impressions parente (ce qui n'a rien a voir avec l'impression de chacune tour à tour). Voilà le principe du sens. Nous sommes là au cœur du mécanisme du sens. Il est évident que cela est assez difficile à définir, comment pourrions définir un « sens cumulé », il s'agit davantage pour l'instant d'une vue de l'esprit que l'on peut entrevoir par l'exemple du glaçon.
A ce stade, il est encore difficile d'être convaincu que ce mécanisme suffise à englober la pensée mais progressons doucement. Voici une autre image pour nous aider à comprendre cette addition de sens : imaginons qu’à chaque cellule corresponde une odeur spécifique. Ces odeurs circulent dans le sens unique des couloirs de sorte que dans une pièce vide nouvellement créée l’odeur qui parvient est la somme des odeurs venues des couloirs inférieures. Les odeurs représentant le sens des concepts, on a un aperçu caricatural de la façon dont se fabrique le sens à partir des cellules et des associations. Pour prolonger l'analogie, il faudrait imaginer q'une odeur parvenue est une odeur qui reste à toujours dans la pièce. Ainsi une cellule bien qu’elle soit vide possède un sens, un sens hérité de sa construction par association.

Un sommet de pyramide
Un concept prend son sens par agrégation d’autres concepts inférieurs, ce concept servira lui-même à donner un sens à un concept supérieur. Autrement dit les concepts sont tous construit de proche en proche par agrégation sur des concept possèdant un sens déjà construit. Chaque concept est donc le sommet d'une sorte de pyramide. Ces pyramides peuvent s’élever toujours plus haut par agrégations successives.
Afin de nous aider à comprendre ce discours, voyons trois façons de définir le sens d’un concept qui sont quasiments équivalentes:
le sens d’un concept est donné par l’organisation de la pyramide située en dessous de lui.
Le sens d’un concept est donné par les cellules immédiatement en dessous de lui, qui se branchent sur lui.
Le sens est présent dans chacune des cellules par héritage de la structure située en dessous de lui.

Le sens étant donné par la forme des associations, le sens de chaque cellule est issu du sens des cellules-parentes qui elles-mêmes détiennent leur sens des leur propres parents, et ainsi de suite. Ainsi toute la pyramide se résume à une seule cellule qui est située au sommet de cette pyramide de sens. Mais le sens de cette celule est aussi définit par l'ensemble des cellules juste en dessous du sommet (qui détiennent le sens de leurs propres pyramides situées en dessous d'elles). Ainsi parler de toute la pyramide, de la cellule au sommet ou des cellules juste en dessous du sommet revient à parler du même sens.
Résumons ce principe : le sommet d’une pyramide est un concept qui concentre le sens formé par toute la pyramide en dessous de lui. Chaque cellule est donc construite en rassemblant plusieurs pyramides vers le sommet d'une nouvelle pyramide. Le sens est toujours fabriqué à partir de sens déjà existant.
Si maintenant, on se rappelle qu'informatiquement une cellule se résume par une adresse mémoire qui pointe sur quelques chiffres décrivant l'état de la cellules (son activation, sa force de contexte, sa rémanence, etc…), on peut envisager de placer des associations (des échanges d'information entre ces cellules) et ainsi fabriquer informatiquement du « sens » en construisant ces pyramide de sens par adresse informatique et échange d'information.

Le sens basique
On a expliquer l'échaffaudage des concepts toujours plus élevé, mais pour que cette pratique soit valide, et soit plus qu'une simple vue de l'esprit, il faut que la pyramide s'appuie sur un socle. Il faut donc à la base des concepts qui possède un sens fondateur, des concepts primitifs qui possède un sens de départ. Ces concepts primitifs, ce sont les cellules sensorielles de notre corps. Ce sont les 5 sens qui nous permettent de percevoir (augmenter de quelques autres cellules, nous verrons).
Nous sommes en train d’affirmer une chose plutôt difficile à croire : tous les concepts aussi abstrait soit-ils (la loyauté, la pertinence, la stupidité, la philosophie..) existerait pratiquement par la seule agrégation de concepts formés par nos cellules sensisitives. La sensitivité serait la seule base concrète de toute nos pensées.
C’est là un problème très sérieux que nous aborderons plus loin. En attendant, retenons que le sens des concepts existent par construction d’une sorte de pyramide de sens en partant des sens sensoriel les plus primitifs (pensons au nouveau né) évoluant jusqu’aux sens les plus abstrait.
Il faut remarquer qu'il y a un renversement par rapport à la vision standard du sens entre contenant et du contenu et c'est la base de notre théorie : le sens de quelque chose n'est pas une envellope contenant un ensemble d'information, le sens c'est un point infiniment précis qui n'a de sens que par la liaison avec d'autres points complètement immergé et indissociable de l'ensemble du sens. Ainsi le sens n'a pas de contenu car il n'est tout simplement pas un contenant. Le sens possède une liaison une proximité, une position. Autrement dit c'est le sens qui est contenu dans un contexte plutôt que le sens qui contient un contexte.

La conscience
Nous allons maintenant mettre le doigt sur une confusion qui source d'incompréhension : la confusion qui existe entre les concepts et la pensée, ou plutôt entre la mémoire et la conscience.
Imaginons-nous en train de penser librement en laissant dérivée notre imagination par association d’idée (cela m'arrive fréquemment dans une phase de relâchement juste avant de m'endormir) ; c’est une activité assez commune de l'esprit que de batifoler dans des idées qui vagabondent par associations d'idées : certaines pensées nous conduisent à d’autres pensées qui semble très éloigné avec les premières. Si toute notre conaissance est effectivement basée sur l'association d'idées, il semble naturelle que notre esprit vagabonde d'une idée à l'autre sans rapport direct qui soit facile à établir. Cela se comprend parce que les associations d'idées sont innombrables, sans catégorie et variées.
C'est plutôt le contraire qui est surprenant : comment dans ce labyrinthe de concepts sémantiques, la conscience peut-elle se déplacer en gardant un fil directeur. Comment se fait-il que dans l'ensemble nos pensée soit plutôt linéraire et sensé que chaotique ? Chaque concept étant lié à tellement de concepts, il est difficile d’imaginer que le chemin de la conscience suive un sujet bien défini. Comment peut-on créer du sens, c’est-à-dire un sens continu dans un telle quantité d’associations pêle-mêle ?
Le principe de l’association d’idées est insuffisant pour expliquer la pensée, il nous faudra introduire de nouveaux mécanismes. De plus, il nous faut constater que la pensée ne suit pas toujours un chemin de proximité de sens, il existe des discontinuités importante (lorsqu’un événement extérieur nous interrompt dans notre pensée par exemple).
Cette difficulté est vite soulevé quand on dissocie la pensée de ce qui est pensée ; quand on dissocie la mémoire de la conscience. Il est clair que notre pensée n'est pas tenue de se déplacer de façon continue (bien qu'elle le fasse souvent). La pensée qui nous vient à l'esprit c'est ce que nous appelons « la conscience », elle possède ses propres règle de déplacement. Elle surfe sur les pyramide selon ses règle que nous étudierons en détail plus loin.
Ainsi il ne faut donc pas confondre association d’idée (qui est un déplacement continue de la conscience sur des concepts associés) avec les associations de concepts elles-mêmes qui sont des éléments de construction de la mémoire.

Problème de l'association d'idées comme base
Les mécanismes mathématiques d'échange d'informations entre les concepts peuvent-ils à eux seuls expliquer la totalité de notre pensée ? Il est clair que les associations d’idées possèdent leur place dans la pensée, mais en pratique elle semble beaucoup plus réduite que dans le modèle. Choisir l’association d’idée, un mécanisme non-logique, comme principe de base du mécanisme de la pensée peut sembler audacieux. Par exemple, il semble difficile d’imaginer comment ce principe de base pourra se tisser en nous pour former la logique du raisonnement. C’est pourtant bien un défi que je vais tenter de relever : montrer que la logique formelle n’est elle-même qu’un produit dérivée de l’association d’idée soumis à quelques règles.
On peut tout de suite entrevoir un certain avantage à l’association pour la démarche logique : le raisonnement logique naïf consiste à établir des règles structurelles sur des concepts de toute sorte et très élastique. La logique formalisée elle, s'applique à des éléments clairement identifiés. La souplesse de l’association d’idée se prête mieux au raisonnement logique naïf qu'à la logique formalisée. Seulement, même dans le raisonnement naïf, comment notre pensée peut-elle créer la logique en même temps qu’elle trouve les idées qui vont prendre place dans cette logique en utilisant seulement l'association d'idées ? La réponse sommaire n'est pas immensément complexe : a priori tout concept peut être associé à tout autre concept , ainsi il est possible de rassembler dans un même concept une règle et des éléments auquelles s’applique cette règle ; aussi simplement que de rassembler n’importe quel concept entre eux. Il restera en plus à trouver une explication aux structures logiques. Nous verrons que cela sera résolu par les tests dans le mécanisme des ordres. C’est un problème délicat que nous aborderons plus tard.

Paramètres des canaux
Pour décrire davantage les associations, expliquons que les informations circulant dans les canaux possèdent des forces différentes. Cela peut-être symbolisé par des débits à l’intérieur de chaque canal. Il faut distinguer le débit du diamètre : à diamètres différents, on peut avoir un même débit. La proximité de deux concepts peut être imagée par le diamètre du canal. Et le force de rapprochement de deux concepts peut-être symbolisée par le débit. On conçoit ici une première approche technique des canaux d’informations. Il possède en réalité d’autres paramêtres et tous ces paramètres vont définir le fonctionnement de l’échange existant entre les concepts.

Rémanence des associations
Précisons qu'à l'instar des concepts, l’association possède aussi une rémanence. Autrement dit l’association, par défaut, subit une disparition progressive. Toute association a une tendance naturelle à diminuer de force, c’êst à dire de diamètre puis à disparaître complètement. Nous parlerons plus tard de la nature des informations qui traversent les canaux, contentons-nous pour l’instant de l’idée d’un fluide passant dans un canal. On peut poursuivre par une idée qui semble couler de source : quand un débit important passe au travers d’un passage naturel, celui-ci se trouvera élargit en diamêtre. Une fréquentation importante élargit le canal. De même une fréquentation rare conduit à une réduction de sa force. On peut ajouter que l’effet n’est pas instantanée, le diamètre (la force) d’un canal possède une certaine inertie. Le passage d’informations dans un canal aura donc un effet important sur la rémanence des canaux. On peut ainsi entrevoir les mécanismes naturel de la mémoire qui se profile à l'horizon.
Pour être plus précis il faudrait donner les relations mathématiques qui définissent ces actions-réactions, et ces formules font intervenir encore bien d'autres éléments que nous verrons plus loin.

Lorsqu’une association n’est pas utilisée (il n'y passe pas d'information), elle disparaît complètement. Nous avons vu que ce sont les associations qui donnent sens aux concept, de sorte que la perte d’une association correspond à une sorte de simplification du sens . C'est une forme de perte de mémoire (relative ou complète). Relative s'il rester d’autres associations, complète s'il n'y en a plus, dès lors le concept a disparu. Il faudra avancer davantage dans les explications pour en comprendre les rouages les plus fins.
En fait on peut imaginer un phénomène un peu plus complexe : la disparition n’a pas comme seule cause l’inaction des canaux ou des cellules, mais aussi la proximité d’une action qui n’a pas d’influence sur ladite cellule : à force de passer tout prêt sans la voir, la cellule fini par disparaître. C'est un problème de contraste. Pour mécaniser ce principe on introduit la notion d'énergie de proximité. Chaque cellule est activé avec une certaine énergie, une cellule active ayant besoin d’énergie va soutirer de l'énergie chez son voisin moins gourmant qui n’en ayant plus assez pour lui-même, meurt. Tout cela peut être définit par de simples paramêtres et échanges d'informations.
Chacune de ces propositions repose sur des constat du fonctionnement de la mémoire que nous ne détaillons pas ici (mais que chacun pourra tenter de repérer dans sa prorpre mémoire), seulement plusieurs lecture sont possibles, il faudrait des analyses plus fines et surtout plus profonde que celles que j'ai expérimentée sur ma propre mémoire. Lors d’une étude plus fouillée, ces mécanisme pourront facilement être transformés, adaptés, nuancées ou supprimés. Par exemple, il est possible de consruire un système qui n’accorde de rémanence qu’aux seuls concepts et non aux assocations ou vice versa. On peut construire des modèles qui rende compte des mêmes expérimentation sur des modes de fonctionnement assez différents. Tous ces détails sont des choix à prendre lors de la mise en place d’un modèle informatique. Ce n’est pas notre but ici. Nous cherchons seulement à donner les éléments de base d’un mécanisme cohérent.

Une petite remarque sur la rémanence de la mémoire qui vaut son pesant de sens : rappelons-nous le principe fondateur de notre construction, le sens possède une structure pyramidale, dès lors, si une cellule disparaît au milieu de l’édifice, cela nuancera légèrement le sens de tout l’édifice qui lui est supérieur. Ainsi la disparition de cellules n'a rien d'anodin, elle est même fondamentale pour le sens.

Une autre remarque : plus le nombre de connexions arrivant à un concept est important plus cela multipliera l’usage de ce concept, et renforcera son intensité et sa rémanence. Ces principes trouve leur justifications dans les phénomènes de la mémoire. Ces mécanismes d’intensité, d’usure progressive, de nombre de connexions devront être affinés et modelés à partir d’expériences sur la mémoire pour tenter de la modéliser au mieux.

Il existe beaucoup de possibilités pour fabriquer cette « mécanique », par exemple : est-il complètement proscrit d'établir une connexion entre deux concepts mémoires anciens ? Chaque réponse à cette question apportera ses avantages pour se conformer au fonctionnement de notre mémoire. Plus loin, nous choisirons une réponse intermédiaire (avec le mécanisme de la synthèse). Voilà le type d’options qu’il nous faudra peser pour consruire un modèle optimisé.

Les flux

Des informations de proximité
En parlant des flux (que nous nommerons aussi influx), nous rentrons tout doucement dans un aspect plus technique de notre construction (et plus l’aspect est technique, plus il est susceptible de modification). Il est nécessaire pour communiquer le fonctionnement du modèle de lui donner un tant soit peu de chair. Nous allons donc proposer des choix qui seront modulables et ajustables à loisir.

En parlant des associations, il était bien difficile de ne pas évoquer les flux d'information qui circule à l'intérieur, c’est pourquoi nous en avons dejà beaucoup parlé sans vraiment les désigner précisément. De façons globale, les flux sont les mouvements d’informations qui ont lieu à l’intérieurs des canaux d’associations. Ils véhiculent un type d’information précis circulant dans les cellules et les canaux d’associations. En langage informatique, un flux est un ensemble de nombres qui sont les informations échangée par les concepts (il faut d'ailleurs plusieurs nombres pour un même flux : un nombre représente le débit, un nombre représente la force, ... chaque flux possède ses paramètres). Par une seule association traverse des flux de différente nature qui corresponde chacun à un mécanisme élémentaire du système de la connaissance. Les deux principaux sont :
le flux de perception,
le flux de contexte,…
Nous en verrons bien d'autres plus tard. Un flux ne contient pas d’autres informations que ses propres paramêtres, il s'agit d'un phénomène local.
Les flux se propage toujours de proche en proche des concepts vers ses concepts voisin par l’intermédiaires des associations existantes. La propagation de ces flux peut-être assimiler à la propagation d’un fluide dans des canaux.

Perte par propagation
La propagation des flux de la pensée à l’instar des flux lumineux ou sonores connaît une diminution d’intensité en fonction de l’éloignement de sa source. Cela est dû à la dispertion du flux dans toute sorte de direction ; plus le flux se propage, plus il y a de canaux à desservir et donc, moins le débit dans chaque canal successif est important. Avec extinction complète (ou disparition dans le bruit ambiant) à partir d’un certain éloignement. Vu la complexité des canaux et des chemins décrits précédement, on peut déjà se faire une idée du déplacement globale des flux.

Nous avons vu que l’association est un canal orienté. Quand le sens de parcours d'un flux va du concept-père vers le concept-fils, on parlera de sens de propagation normal ou de flux normal(c'est le sens chronologique). L‘association se créant toujours du concept le plus ancien vers le concept le plus récent, les flux normaux se dirigent vers les hauteurs de la pyramide des sens. Les flux adoptant l'autre sens de parcours seront dit inverses : ils se propagent dans le sens anti-chronologique. D'autres flux encore seront dit mixtes, ce sont les flux qui se propage dans les deux directions. Ils sont à la fois normaux et inverses. Chaque type de flux ne possède qu'une seule possibilité de parcours, n'obéit qu'à un seul type de règle : il est soit normal, soit inverse, soit mixte. Les flux de perceptions sont par exemple des flux normaux.
Avec l'existence de tous ces flux différent, les canaux d’association sont l’antre de nombreux mécanismes. Cette remarque s'alourdit avec le choix suivant : il est utile de décider qu’à l’intérieur d’un canal les différents flux peuvent possèder certaines interactions avec d'autres flux du même canal selon des règle précise que nous verrons le moment venu. Cela complique le fonctionnement globale. Nous négligerons donc cet aspect pour l’instant.
En resumé, dans un même association existe de nombreux flux qui parcourt cette association dans des sens différent, (ainsi l’image du canal possède ses limites). Le déplacement, l’interaction, la propagation de ces différents flux sont gérés par des formules mathématiques interactives. C’est à elles que reviennent le mot final qui définit les mécanismes. Les images sont des pédagogues pour nous aider à la compréhension. L’étape ultime de la compréhension nécéssite des énoncés rigoureux et bien définis que nous n’aborderons pas.

Nous avons parlé des flux, sans véritablement définir précisément leur rôle. Leur fonctionnement sera expliqué individuellement pour chaque type de flux. Pour l’instant retenons que les flux sont les moyens mécaniques qui permettent l’utilisation de l’information emmagasiné. Tout mouvement, création, échange, recherche dans les concept se traduit par un échange de flux. Ils servent à la perception, à la mémorisation, au raisonnement, aux décisions… Ils sont à la base des mécanismes de la pensée.
A ce stade notre modèle possède trois composants : les cellules, les associations qui relient les cellules et les flux qui circulent dans ce labyrinthe.

Les cellules d’entrées et de sorties
Maintenant que nous possédons les éléments constitutifs du modèle, nous allons pouvoir mieux expliquer le phénomène mystérieux de la pensée : comment le sens peut-il jaillir d’une structure aussi simple ?
Le phénomène le plus simple à expliquer mais aussi le plus instructif à comprendre et le phénomène de la perception. Nous allons montrer comment ces trois éléments constitutifs (les concepts, les associations et les flux) peuvent produire la perception quasi-instantanée des réalités qui nous entourent. Encore un peu de patience, et nous verrons enfin l'intérêt de ce modèle.
La perception, c’est d’abord les cinq sens du corps. Tout commence lorsqu’un « objet extérieur » stimule des cellules sensorielles.
Comme nous l’avons vaguement esquissé, chaque cellule sensorielle est une cellule d’entrée de notre système. Ces cellules, par des mécanismes différents envoient des stimuli au cerveau. Transposé dans le langage de notre modèle, on dira que les cellules d'entrée envoient des flux dans la pyramide.
Les cellules d’entrée ne fonctionnent pas comme les autres cellules de concepts ; l’information qu’elles reçoivent vient de l’extérieur du système.
L’information qu’elles envoient sous forme de flux dépend de la nature et de l’intensité du stimuli, mais tout cela reste très simple, c'est un phénomène d'action réaction selon des formules élémentaire.
A l’instar du corps humain, on pourra construire une machine avec plusieurs sortes de cellules sensorielles ; chacune ne sera sensible qu’à certains types de stimuli. Ainsi l’information penétrant dans « le système » sous forme de flux est la transcription fidèle de ce stimulus basique. Cela montre comment chaque cellule nerveuse stimulée possède un contenu sémantique précis et constant. Le contenu sémentique de cette cellule est « la perception de cette information » à laquelle seule cette cellule est sensible. La perception de cette information est propagée par un « flux de perception » dès que le stimulus est ressenti.
Prenons l’exemple de l’oreille dont les cellules sont sensibles aux différentes tonalités d’un son. Schématiquement on dira qu’une cellule émet un flux quand elle « entend » la fréquence qui lui correspond et l’intensité du flux émis dépendra de l’intensité de la fréquence considérée.
Pour la vue, ce sont deux type de cellules, celle sensibles aux couleurs et celles sensibles aux intensités lumineuses (indiféremment à la couleur). Elles transmettent l’intensité de leur stimulation en influx de perception à l'intérieur du système.
Nous pourrions passer en revue l’ensemble des cellules sensorielles en expliquant leur mécanisme, il y aurait sans doute beaucoup d’information à tirer de cette étude. Mais pour ne pas perdre de vue l’aspect global de notre construction, nous limitons les exemples et les descriptions pour constater que le mécanisme de notre modèle se construit approximativement sur une réalité physiologique.
Il faut ajouter que les cellules d’entrées de notre corps ne se limite pas aux cellules sensorielles de nos cinq sens. Il y a aussi toutes les cellules sensorielles qui nous permettent de sentir notre état interne : sensation issus des états chimico-physiques internes (hormonaux par exemple), sensations internes multiples et complexes qui ne sont pas négligeables.
Il y a probablement aussi d’autres cellules d’entrée qui correspondent à des centres fonctionnels moteur de notre organisme. On pourrait citer comme exemple la perception du temps : il se peut que l’appréciation du temps ne soit qu’un calcul établi sur la perception des mécanismes internes (cœur, appétit,..) et externe (nuit, jour, saison,..) au travers de nos sens. Mais c’est peut-être aussi un mécanisme qui est issu d’un centre fonctionnel (certaines informations le font supposer, mais c’est à confirmer) et probablement - comme c’est fréquemment le cas dans le corps humain - est-ce un mélange habile des deux.
On peut penser dans l'absolu qu’il existe des centres fonctionnels pour le cerveau qui agissent directement sur des cellules d’entrées. De tels centres sont nécessaire dans mon modèle.
Voici donc décrits sommairement les portes d’entrée de notre système mécanique de la pensée.

Voyons maintenant les cellules de sorties : la majorité des cellules de sortie sont constituées de cellules nerveuses liées aux muscles. L’essentiel des mécanismes d’action avec l’extérieur est le produit d’un mouvement. Il y a donc ici une plus grande simplicité.
Pour les cellules d’entrée comme pour les cellules de sortie, il faudra expliquer le mécanisme entre la cellule basique et la pensée. La production d’un mouvement du corps est constitué de coordination complexe ; il faudra expliquer comment se forme cette coordination des muscles pour parvenir à des gestes précis dont la complexité et l’interaction avec la perception est proprement surprenante (comme en témoignent les chercheurs en robotique).
Comme cellules de sortie, il ne faut pas oublier un autre type d’action que les seules actions musculaires. C’est l’action à l’intérieur du corps : la production d’hormones par exemple et de façon générale les actions de la pensée sur les mécanismes internes. Pour cela, il faudra définir clairement le lieu de l’échange entre le système nerveux et le reste du corps.

Dans une perspective synthétique, nous dirons que le système fonctionne avec des cellules d’entrée qui définissent chacune un aspect élémentaire de la perception extérieure et de cellule de sorties qui définissent chacune une action élémentaire des actions complexes émanent de l’intérieur de la pensée. (Nous passons volontairement sous silence toute les actions de régulation dans l’enveloppe corporelle afin de simplifer le problème).

Dans une perspective informatique, on peut tout à fait imaginer un système de pensée avec des cellules d’entrées réduite : par exemple, les cellules d’entrée pourraient être réduites à l’alphabet et les cellules de sortie par l’affichage de lettres ou de chiffres.
En effet, le système est tellement synthétique qu’aucune nécessité ne semble être imposée sur le type de perception et d’action. Le modèle suppose une complète liberté sur la nature et l’usage des cellules d’entrée et de sortie. A priori, le modèle devrait pouvoir s’insérer dans n’importe quel type de perception-action où il reçoit un apprentissage suffisant. Il est certain qu’avec une perception limitée à un alphabet, la compréhension du monde extérieur sera limité à un type de perception très abstrait et réduit (en comparaison de la vision notamment). L’ordinateur ne pouvant voir le monde qu’au travers de lettres alphabétiques, il aura sans doute une grande difficulté à « comprendre le sens des choses de la vie ». Mais surtout il n’aura aucun contact direct et volontaire avec les choses. Comment pourrait-il donc les conceptualiser ?. On peut se poser la curieuse question digne d’un roman de fiction sur ce que signifie « percevoir le monde au travers des seules lettres de l’alphabet ».

Dès à présent, on peut comprendre que le système va acquérir de la connaissance uniquement par l’apprentissage. D’ailleurs, toute information du système dans le système provient initialement de l’extérieur. Sans avoir encore expliqué les mécanismes qui permettent de construire une structure intelligente de la pyramide, il faut imaginer que le système, en partant de rien ou presque, peut parvenir à une attitude intelligente. Il doit comprendre ce qui lui est présenté, il doit pouvoir réagir, et éventuellement dialoguer…
Une remarque s’impose : pour parvenir à une évolution normale et intelligente du système, il sera peut-être nécessaire de disposer d’un nombre de cellules d’entrée gigantesques et variées afin qu’il se crée un nombre de connexions dépassant un seuil critique en dessous duquel aucune activité intelligente ne peut se développer ; faute de quoi le système restera peut-être stérile. (Une telle question est purement gratuite, et car l’idée même d’une évolution du système vers un comportement intelligent l’est tout autant. Il n’y a que l’expérimentation pour confirmer ou infirmer ces hypothèses.)

Des interfaces perceptives et actives
On peut faire une autre remarque sur les cellules d’entrée et de sortie : il est tout à fait envisageable de concevoir des interfaces entre les cellules d’entrée et le système proprement dit ; de même entre les cellules de sortie et le système. Je désigne ces intermédiaires par le nom d’ « interface perceptive » et d’« interface active ». Elles ont pour mission de précoder les signaux reçus par les cellules de façon utilisable.  Prenons l’exemple de l’audition : les cellules sensorielles n’apportent que la perception d’une fréquence. On pourrait imaginer qu’une interface perceptive regroupe ces fréquences et les réorganise par timbre (ceci n’est qu’un exemple pour illustrer). Ce serait alors les timbres qui entreraient dans le système proprement dit. Evidemment, il n’est pas exclu que ce soit le système lui-même qui construise ces analyses car la reconnaissance des timbres est un traitement de base, mais dans ce cas il lui faudra réaliser un traitement beaucoup plus important.
Une telle interface se trouve justifiée lorsqu’elle permet de faire un gros travail de calcul purement mécanique et non réellement ‘intelligent’ ; notre modèle ne suppose pas une grande efficacité de calcul mais une capacité d’associations d’idées.
De telles interfaces peuvent être assimilées à un pré-traitement diagonal de l’information. Elle consiste en une première analyse des signaux en les recomposant d’une autre façon. Ce sont ces nouvelles informations qui vont stimuler des cellules de concepts que l’on peut considérer comme les vraies cellules d’entrée. Pour donner un exemple d’interface dans une mise en œuvre informatique du modèle, on peut imaginer un module qui réalise des transformations de fourrier sur la perception de signaux ondulatoires. Cela permet de compacter les information en ne retenant que celles qui sont utiles. Une autre interface peut être envisagée pour la vision afin de décomposer les objets en forme, couleur, spatialité, etc... Une autre interface semblerait utile dans la vision pour identifier et unifier les objets qui se déplacent continuement et apparaissent sans cesse sous différentes stimulations visuelles.
Ce laïus sur le prétraitement par interface est pertinent dans le cadre d’une mise en œuvre informatique. Mais il est aussi très suggestif dans une tentative de conciliation de notre modèle avec les connaissances neurobiologiques. En effet, il apparaît de toute évidence que le cerveau possède beaucoup de zone avec des tâche spécifiques, d'une certaine nature, on peut facilement voir ces tâches comme des prétraitements de l'information. Autrement dit, ce serait une grande partie du cerveau qui pourrait être classée comme zone de prétraitement. Laissant l'implémentation de notre modèle pour une zone beaucoup plus réduite. Mais en pratique on verra que cela pose d'autres problèmes. Nous en reparlerons à la fin.
Pour finir, il faut aussi préciser qu’on peut imaginer plusieurs sortes d’interfaces actives pour les cellules de sortie qui engendrent les mouvements musculaires. (Peut-on y voir un rapport avec les réflexes musculaires ?)

Michaël Klopfenstein © 2007



La trame une image de la réalité.


Un regard philosophique sur Les mathématiques


La Science est recherche de la réalité objective partageable.

Le sens est le ressenti instantanné d'un tissu organisé de concepts formant une unité cohérente liée à la totalité de nos aquisitions (qui sont pour chacun un autre sens).