Théorie de la connaissance

Pour appréhendé ce texte, il est utile d'avoir lu
- Introduction à la théorie de la connaissance

- la théorie de la connaissance, introduction

Pour comprendre le sens de ce texte, il est préférable d'avoir lu
- les éléments de bases
- les mécanismes passifs

Les mécanismes actifs

Jusqu’ici, nous avons essentiellement évoqué les principes passifs de l’activité mentale, en particulier les principes de perception. Mais un modèle de l’activité mentale doit aussi inclure tous les principes actifs, que sont la réflexion et l’action. C’est ce que nous allons détailler maintenant en montrant qu’elles prennent place dans le modèle.

La recherche
Par recherche, il faut comprendre un des actes de base du raisonnement qui consiste soit à chercher un souvenir, soit à chercher un argument, un raisonnement, une analogie pour résoudre un problème, qu’il soit d’ordre pratique, intellectuel ou même un mouvement.

Dans notre modèle, la recherche est le mécanisme qui permet d’établir, de retrouver ou d’associer des connaissances afin de résoudre un problème qui se pose. Il faut avoir conscience de la largesse des problèmes de cette nature :
saisir un objet
résoudre un problème mathématique
reconstruire la chronologie d’événement
rechercher la bonne attitude à avoir dans un contexte donné,
l’improvisation musicale.
etc.
La liste de ce que peut représenter une recherche est sans limite.

Pour comprendre l’idée d’une « recherche mentale », essayons d’énumérer les différents éléments qui la constitue :
il faut la présence d’un problème : un problème mental, comme tout autre concept mental, se concentre en une unique cellule résumant d’autres concepts. Mais ce concept a la particularité de contenir :
- un objectif : c’est un point à atteindre qui est plus ou moins clairement dessiné dans l’esprit.
- des prémices de démarche (qui peuvent être plus ou moins étroitement liée avec l’objectif) : c’est l’ensemble des cellules qui donne sens au problème (les cellules directement inférieure à la cellule objectif). Ces cellules donne l’état du problème détaillé sous forme de concepts.
Pour résoudre un problème il faut la présence d’un ordre mental qui initie la résolution du problème : c’est une partie du mécanisme que nous étudierons plus tard, quand nous traiterons les ordres.
Résoudre le problème consiste à construire une nouvelle association qui va accomplir l’objectif proposé. Suivant les situations, on n'aura pas le même type de solution : lorsqu’il s’agit de réaliser un mouvement, le cheminement ne sera pas le même que pour résoudre un problème mathématique.
Pour l’instant, nous allons simplifier la question de la recherche en se limitant à trouver la solution d’un problème mental. L’objectif consistera dans ce cas à construire des chemins d’associations et ainsi de nouveaux concepts, qui vont apporter une explication au problème en satisfaisant l’objectif et la cohérence générale avec toutes les autres connaissances. Le problème simplifié consiste à associer les prémices et éventuellement des concepts non stimulés, (les prémices eux sont stimulés par le flux qui a généré l’ordre) pour établir un chemin de connexion qui va être une nouvelle connaissance cohérente accomplissant le but désigné. Schématiquement, on pourrait dire qu’il faut trouver un chemin rejoingnat les prémices à l’objectif.
Il est entendu qu’un problème ne relève pas nécessairement d’un ordre conscient. Et un problème aura le même principe de fonctionnement qu’il soit conscient ou non.

Le mécanisme de la recherche.
En apparence, le principe de la recherche est d’un simplicité déconcertante comparé à la complexité de ce qu’il est sensé résoudre.
En effet, une recherche consiste à stimuler les concepts prémices qui déclenchent un flux de recherche mixte (ascendant et descendant) afin de trouver une solution au problème. Le flux se propage dans toutes les directions, chaque nouvelle cellule atteinte par le flux propage à nouveau un flux mixte. De sorte que le rayonnement d’un flux de recherche est très large.
Les mécanismes de propagation du flux suivent évidemment les mêmes principes que la propagation des flux de perceptions (en-dehors de leur bidirectionnalité), c’est-à-dire qu’il y a une perte à chaque nœud (concept) jusqu’à extinction du flux à partir d’une certaine distance de propagation en fonction de l’intensité de l’émission du flux. On peut raisonnablement penser en fonction de ce que nous verrons après, que la dégénéréscence du flux est plus importante dans le cas d’un flux de recherche que d’un flux de perception. Mais il y a aussi et surtout les phénomènes de résonances qui sont les piliers de l’aspect sémantique de la recherche.
Les flux provenant de concepts éloignés se propageant dans les deux sens doivent rapidement se rejoindre et ainsi créer un chemin d’association entre les prémices à rejoindre. Mais effectuer une recherche ne se limite pas à rejoindre les prémices distants qui forment la question ; il s’agit de construire un véritable tapis rouge entre les différents prémices, en apportant la solution du problème : pour être validé, un chemin de recherche aura besoin d’une forte résonance. Il ne serait pas difficile de construire un chemin d’associations entre deux cellules, mais il faut que le chemin soit très solide entre les prémices, très fort, très résonnant et qu’il réponde aux attentes. Nous verrons ce que cela signifie.
Pour parvenir à expliquer les processus de recherche par de simples connnexions associative, il faudra expliquer comment ces connexions peuvent exprimer les contraintes logiques de la connaissance. En effet, résoudre un problème n’est pas seulement une connaissance à trouver et à associer, une mémoire à rafraîchir, mais un processus logique à accomplir. La résolution d’un problème doit se soumettre à des données logiques et analytiques. En effet, une solution ne doit pas se limiter à une association d’idée reliant deux concepts ; une solution valide intégrera de nombreuses contraintes. Il faudra donc expliquer comment exprimer ces contraintes et comment matérialiser une contrainte satisfaite.
Il peut sembler difficile de construire une solution valide par rapport à des contraintes de vérité et d’existence. Nous n’avons encore pas expliqué le mécanisme des contraintes, mais supposons que les contraintes soient, comme les autres connaissances, fondées sur l’association de concepts ; alors les contraintes, comme toute connaissances, seront aussi des concepts. Pour respecter les contraintes, il suffira juste de suivre les chemins d’associations que préconisent ces contraintes. Il faudra alors un mécanisme qui atteste de la conformité à une contrainte. Quand le mécanisme de contrainte aura été expliqué, il est facile de comprendre qu’une recherche va stimuler ces mécanismes ainsi que toutes leurs notions affiliées. Ainsi les chemins solutions trouvés, provenant des cellules les plus stimulées, seront forcément en rapport étroit avec le problème et avec ces contraintes. Il restera à voir en détail ce que peut être une contrainte logique et comment celle-ci peut activer ou inhiber un chemin.
On peut tout de suite préciser que la propagation des flux de recherche est différente selon qu’ils sont ascendants ou descendants. En effet, le flux desdendant permet d’élargir le problème, il se dirige vers les cellules inférieures, il permettra donc de rapprocher des idées éloignées (liées par une base profonde, primaire). Le flux ascendant, lui, correspond à la perception et à la synthèse. Ces deux flux n’ayant pas du tout le même rôle ne seront pas régit par les mêmes formules de fonctionnement. Pour établir une formulation précise de ce fonctionnement, il serait probablement nécessaire d’approfondir la question par une expérimentation précise ; mais de façon générale, l’objectif de ces flux de recherche consiste à stimuler les cellules nécessaires à la solution qui seront regroupées en association vers un nouveau concept constituant la solution du problème initial.
Les lois qui régissent la fabrication du concept solution de la recherche sont étroitement liées aux lois de fabrication d’un concept final de perception : il y a nécessité d’avoir une stimulation suffisante dans un nombre de cellules pas trop important, comme pour toute création d’un nouveau concept.
Le principe de recherche semble donc relativement simple, mais il satisfait à plusieurs constats naturels :
Il n’est pas possible de résoudre un problème trop complexe : la résolution d’un problème est un acte simple ; elle consiste à rassembler des données déjà existantes. Les problèmes résolus ne peuvent pas être très complexes, ou plutôt il ne peuvent pas demander la construction de beaucoup de nouveaux contextes ; les seuls problèmes résolus sont les problèmes qui seront déjà prédigérés, les problèmes qui se limiteront à l’assemblage d’un puzzle à peu de pièces. Voilà le mécanisme naturel de résolution. Il faut par contre préciser que nous parlerons utltérieurement d’un autre mécanisme (la gestion des ordres) qui permettra de décomposer un problème en plusieurs sous-problèmes de sorte que chacun devienne accessible (ou déjà réalisé). Ainsi, le problème initial peut être d’une complexité effroyable.
Parlons d’une impression souvent décrite ou ressentie par les chercheurs, les musiciens, les experts ou par le commun des mortels qui se donne la peine d’analyser ce qui se passe en lui. C'est l’impression que la solution d’un problème recherché vient sans analyse intellectuelle, sans multiplicité d’intermèdes, sans complexité, mais qu’elle jaillit soudainement simple, claire, limpide et directe. Et cela, quelque fut le problème posé ; même si l’on a passé plusieurs mois à en chercher la solution. Cet effet surprenant de simplicité montre qu’une solution fort complexe se conçoit en assimilant la solution à un unique concept. Les rapprochements, les liens logiques se font spontanément après avoir investi une énergie importante dans les concepts adéquats. La solution apparaîtra comme évidente quand toutes les contraintes seront satisfaites. Ce principe de simplicité de la solution est assez bien en coïncidence avec le processus que nous avons décrit. Dans les grandes découvertes de ces chercheurs acharnés qui ont scuplté notre histoire moderne, le modèle nous montre qu’il ne faut pas compter essentiellement sur leur « génie » inexplicable, mais sur l’énergie mentale qui leur aura permis de construire les bons concepts . Cela doit trouver une partie son explication ns une histoire individuelle favorable proposant les questions pertientes et offrant un accès aux concepts élémentaires nécessaires, et surtout une énergie mentale de recherche énorme pour construire tous les concepts et ponts intermédiaires conduisant finallement à la solution dont l'apparenc est parfois si simple.

Voyons maintenant la différence entre la recherche et la synthèse : les deux phénomènes sont des phénomènes à flux mixte. Peuvent-ils être comparés ? Il existe des ressemblances, mais aussi des différences :
- La première différence consiste en ce que le principe de synthèse est relativement local, il n’est pas appelé à s’entendre loin autour du concept initiateur, alors que la recherche est un phénomène plus vaste : les formules qui la régiront ne seront donc pas les mêmes.
- Une autre différence consiste dans la propagation du flux lui même : elle ne suit pas le même schéma. Un flux de recherche se propage beaucoup plus profondément. Si l’effet de flux miroité existe, il n’est pas l’essentiel du fonctionnement. (le flux de synthèse ascendant subit une réflexion pour être tout de suite propagé de façon descendante ; par contre le flux de recherche ascendant ne subit pas une réflexion complète, une partie est reflétée, une autre partie est réfractéz pour poursuivre son ascension)
- De plus, on peut imaginer qu’un flux de recherche est aussi accompagné de flux de synthèse, c’est à dire qu’une recherche induit une synthèse automatique sur son passage. Ce principe permet de comprendre qu’une recherche même infructueuse fait avancer le problème, car sur son passage elle clarifie les concepts en les synthétisant.
Suite aux explications données, on peut imaginer que ce mécanisme de recherche ait lieu de façon complétement inconsciente. Nous verrons plus tard que dans ce cas les flux sont moins intenses. Mais ce principe de recherche explique bien l’existence d’un continuum entre une recherche mentale demandant une concentration intense et le mécanisme de recherche inconscient.
On peut s’interroger sur la validité d’un aussi simple principe de recherche pour donner une explication à tous les types de problèmes qui se posent à l’esprit. En effet, qu’en est-il par exemple de la logique ? Il semble un peu grossier de réduire la logique implacable à une association résonnante. Nous verrons en effet qu’il est nécessaire d’envisager des mécanismes intermédiaires, d’un point de vue un peu plus global. Mais dans l’ensemble, la base du raisonnement restera limitée au simple processus que nous venons de décrire et qui évidemment comme tout le reste de l’exposé est susceptible d’une foule d’adaptations et de transformations ainsi que de mises en œuvre variées. L’idée à retenir dès à présent est que la recherche mentale a lieu sur le tissu existant de connaissance et que c’est par une propagation de flux dans ces circuits existants qui permet de résoudre les objectifs que l’esprit se fixe d’atteindre (consciemment ou non).

Transition
Il nous reste à expliquer comment s’initie un processus de recherche : Pourquoi à un instant donné l’esprit est-il enclin à lancer un processus de recherche ? Mais pour cela il faudre aborder de nouveaux concepts.
Jusqu’à ce point le modèle expliquant la recherche mentale n’est pas convaincant car il n'est pas réduit à une structure mécanique, il repose encore sur beaucoup d'hypothèse. Il lui manque un concept essentiel pour prendre corps : c’est la notion d’ordre.
Si nous avons placé ce chapitre sur la recherche avant le chapitre sur les ordres, c’est pour se familiariser avec la notion de recherche mentale qui introduit la notion les ordre. Nous reprendrons les explications de la recherche quand nous seront muni de ce principe essentiel. Voyons maintenant le mécanisme des ordres mentaux.

Les ordres
Pour l’instant, nous avons décrit l’activité de perception et une partie de l’activité mentale, mais un tel système n’aurait rien de satisfaisant sans la notion d’ordre. L’activité mental consiste à décider, mais décider, ce n’est pas seulement être conscient et faire un choix. En effet, une grande part des décisions est faite inconsciemment. Nous allons décrire ici, le mécanisme qui consiste à envoyer et à réaliser un ordre. C’est un mécanisme élémentaire au même titre que la perception.
Décrivons sommairement ce que nous entendons par « ordre » : ce sont toutes les 'activités' que décident d’entreprendre l’esprit, qu'elles soient musculaires, hormonales ou internes. Par activité interne, il faut comprendre une décision de réfléchir à quelque chose, une décision de se remémorer quelque chose, une décision d’analyser une situation, etc…
Il faut comprendre que les ordres ne sont pas seulement des actes conscients, au contraire ils sont innombrables et la plupart sont inconscients.
En effet, les ordres se situent à beaucoup de niveaux : dès que se pose un choix inconscient, il y a tentative de résolution du problème par un ordre inconscient. Nous verrons d'ailleurs plus loin le rôle de la conscience.
On comprend ainsi que la notion d’ordre est très vaste, elle recouvre une bonne part de l’activité mentale. Schématiquement, on peut diviser l’activité mentale en deux parties : la perception et les ordres. Nous avons parcouru rapidement la perception, voyons maintenant un aperçu des mécanismes d’ordre.

Le mécanisme des ordres
Le mécansime de l’ordre n’est pas tout à fait simple, il nous faudra simplifier les explications avant d’en expliquer les contours plus détaillés.
Venons-en au premier principe : à l'instar de la perception, un ordre sera résumé en une simple cellule. Mais il faudra distinguer les cellules d’ordre et les cellules de concept. Pour caricaturer, proposons l’idée suivante  :
la perception est une élaboration complexe d’un réseau d’association qui a pour base les cellules d’entrées et qui se concentre telle une pyramide vers une unique cellule de concept final qui rend compte de la perception.
de même, les ordres seront un réseau d’association complexe sous forme pyramidale. Seulement, pour les ordres la pyramide est renversée : elle prend son origine dans une unique cellule qui est la cellule donnant l’ordre initiale ; puis les flux vont se diriger en s’élargissant vers les cellules de sortie en respectant de nombreux mécanismes qu’il reste à définir.
Les cellules de sortie seront (en général) les cellules qui stimulent les muscles. Le niveau d’exitation de ces cellules définiront la force exercée sur le muscle. Ainsi l’ensemble des cellules de sortie s’apparente à un poste de commande où chaque cellule contrôle un des muscles du corps.
Un mouvement quelconque (même assez simple) est un enchaînement complexe et coordonné de stimulations au niveau de ce poste de commande.
Il nous faut maintenant expliquer comment il est possible de définir la complexité de nos mouvements à partir d’un si simple appareillage pyramidal.
Le mécanisme de l’ordre possède ses propres modes de fonctionnement qu’il convient de détailler. En quelque mots, on pourrait résumer par deux types de mécanismes :
les mécanismes de base, locaux (la hierachisation, la subordination, le fonctionnement temporel) .
les mécanismes centraux (besoin-satisfaction, initiation, rémance, perception, etc…)
Commencons par la descriptions des premiers mécanismes qui sont les plus simples.

La hiérarchisation
Les ordres vont s’organiser en réutilisant les ordres déjà existant sans avoir à les reconstruire à chaque fois. Un ordre va donc déclencher des sous-ordres ; comme en programmation, une procédure lance une sous procédure. Ce sont donc toujours des cellules qui communiquent avec d’autres cellules par des flux véhiculés dans des associations.
Mais ce seul principe est insuffisant pour expliquer les ordres complexes. Un ordre ne peut être résumé à une succession de sous-ordres. Nous avons besoin d’autres principes en action que nous verrons après.
Cette hiérarchisation est toujours organisée par association : si un ordre initial perçoit une stimulation initiatrice (qui déclenche l’ordre), il transmet cette stimulation aux sous-ordres situés en dessous de lui. Ces ordres vont à leur tour transmettre le flux de commandement aux suivants et ainsi de suite..
Si la hiérarchisation n’est pas le seul principe élémentaire, il demeure que chaque ordre de niveau évolué se décompose en une multitude de sous-ordres qui vont s’enchevétrer jusqu’aux cellules musculaires (dans le cas d’un mouvement). La description des principes suivants vont éclairer comment s’établit ce mécanisme.
En effet, autant la perception semble être assez simplement expliquée par la convergence des stimulations sensorielles vers un concept unique par le principe de la résonnance, autant le mécanisme de l’ordre pose un problème logique : chaque ordre ne pourra pas déclencher n’importe lesquels de ses sous-ordres, il faudra déclencher uniquement ceux qui sont nécessaires. Mais comment se peut-il qu’un ordre puisse deviner les sous-ordres dont il a besoin ?
Dans la pratique, on a l’impression qu’avant d’effectuer un ordre, notre esprit est capable d’imaginer le résultat de cet ordre. Comment un ordre peut-il connaître le résultat de son action à l’avance afin de diriger ses choix ?
Les objets existant à l’extérieur de l’esprit peuvent projeter un sens une image par le processus de la perception, mais comment est-il possible d’avoir à l’avance une image des choses inexistantes que l’ordre lui-même va et doit créer ? Nous résoudrons cette question essentielle plus tard ; pour l’instant, nous allons étudier les mécanismes de bases.
Nous verrons qu’il est plus complexe d’étudier l’initiation d’un ordre que d’observer l’accomplissement de cet ordre. Commençons par les constats les plus simples en expliquant les mécanismes de fonctionnement d’un ordre déjà initié.

La subordination
Par subordination, il faut comprendre mécanisme déclencheur. Il est assez facile de comprendre que la simple propagation des flux n’est pas un mécanisme suffisant pour expliquer la propagation des ordres aux sous-ordres ; sans quoi un ordre ne pourrait se structurer rationnellement. En effet, sans mécanisme délcancheur, sans boucle d’attente, comment expliquer l’enchaînement de plusieurs ordres consécutifs et adaptés à une situation. Ou comment expliquer la complexité d’un enchaînement d’ordres musculaires pour réaliser un geste simple ? Il faut que chaque muscle intervienne au bon moment dans le bon ordre, avec la bonne intensité : si l’on suppose que les ordres reçoivent leur directive à la vitesse de propagation des flux (nécessairement rapides pour engendrer des gestes rapides), il est indispensable d’envisager des boucles d’attente. Comment intégrer à notre modèle des boucles d’attente pour déclencher les sous ordres ? Si ces boucles correspondaient à des flux circulant dans un circuit d’attente, la place occupée par ces monstres d’attente semblerait immensément inutile. De plus, le concept de boucle d’attente est insuffisant ; il faut aussi concevoir un mécansimse de déclenchement, car manifestement la durée d’une boucle d’attente dépend souvent d’événements extérieurs. Il est donc préférable d’envisager un phénomène unique : le phénomène de déclenchement d’un ordre est suffisant pour expliquer les attentes et le déclenchement .
Nous envisageons donc que la propagation du flux d’un sous-ordre peut dépendre d’un mécanisme déclencheur. Ainsi, un sous-ordre ne se déclenche pas nécessairement à la seule réception d’un flux d’ordre. On dira que ce sous-ordre est dépendant d’un déclencheur. La nature de ces déclencheurs peut être multiple, ce peut être la perception d’une sensation, un déclencheur temporel, ou encore la réponse à un problème de recherche intérieur, etc.
Le principe de subordination possède une explication mécanique simple : c’est le principe du transistor. En schématisant, pour qu’un sous-ordre soit déclenché il faut la conjonction de deux évenements :
la stimulation de l’association par un flux provenant d’un ordre initial.
la stimulation par un autre flux d’un déclencheur de ce sous-ordre.
Le déclencheur joue le rôle de robinet : le flux ne passe que s’il est activé (ouvert). C’est le principe du transistor.
On comprend alors de que le flux ne sera propagé dans les cellules de sous-ordres suivantes (les sous-ordres hiérachiquement inférieurs dans la pyramide) que si le flux de déclenchement atteint un certain seuil. En posant le seuil suffisament haut, le délcanchement n’aura lieu que si le phénomène de résonance se produit par adjonction des deux stimulations : celle donnée par l’ordre initial et celle donnée par le déclencheur. Comme dans un transistor, pour que la porte finale s’ouvre, il faut l’ouverture des deux portes initiales. Mais à la différence du transistor, le processus peut connaître des défaillances de fonctionnement : par exemple si l’ordre initial est trop intense (par exemple par la présence de la conscience), il peut y avoir déclenchement prématuré. Cela explique en partie que les ordres mécaniques s’opèrent plus facilement que les ordres raisonnés.
Mais il y a plusieurs façons d’envisager cette résonnance avec un niveau plus ou moins sécurisé. Sous la perspective d’un simple phénomène de résonnance, il serait possible qu’un flux assez important (d’une seule porte d’entrée) déclenche la propagation (sans intervention du flux qui subordonne le déclenchement). Afin de limiter cet effet on peut supposer qu’il faut depasser des seuils très importants. Une réponse est apportée par ce choix : on peut supposer que le phénomène de résonnance est dû à la nature différente des flux. 
La nature du flux apportant l’ordre initial sera un flux d’ordre, c’est lui qui va véhiculer la transmission de l’ordre dans les cellules.
Le flux apportant le déclenchement sera tout simplement un flux de perception, car c’est une perception qui va déclencher la poursuite du flux d’ordre.
On peut supposer alors que la combinaison de ces flux est spécialement résonnante et que le seuil de déclenchement est assez important : ce principe donne une sécurité importante (un mécanisme stable). Beaucoup d’autres options sont évidemment envisageables.
Si le phénomène de subordination se limite au principe du transistor, il ne faudra pas vouloir construire de la logique binaire par ce biais comme on peut le faire en logique mathématique. En effet, nous verrons que les ordres sont toujours très liés par l’association d’idées beaucoup plus que par la logique. Ainsi, l’idée du transistor n’est qu’une image pour comprendre le mécanisme. Le principe le plus important dans la subordination est bien davantage l’enchaînement d’action. Par exemple dans une récitation, dans un enchaînement gestuel, etc, tous les ordres sont intimement liés au précédent qui en sont les déclencheurs sensibles. L’ordre suivant dépend fréquemment de la perception de l’ordre précédent …
Par la subordination, on peut dire que les ordres se font avec ordre. Et bien sûr, la subordination va encore plus loin que le simple classement chronologique, elle peut être envisagé dans toute action demandant un déclencheur. Cela a des applications dans toute l’activité de la pensée, notamment la recherche.

De nature différente
Il s’agit de mettre tout de suite une limite à l’analogie existant entre la perception et les ordres. En effet, si les deux mécanismes fonctionnent avec des flux, le mécanisme des ordres est plus complexe que le mécanisme de perception. Tout d’abord pour un ordre, le sens principal du flux est inverse à celui de la perception. Ensuite, nous savons que la perception présente un aspect pyramidal : beaucoup d’informations qui convergent vers un unique concept.
On n'a pas cette même organisation tentaculaire pour les ordres, car les mécanismes des ordres sont souvent liés de façon beaucoup plus linéaire que pyramidale, plus linaire ou polynomiale qu’exponentielle. Ainsi, la pyramide issue d’un ordre est souvent beaucoup moins large à sa base que la pyramide d’une perception.
Les mécanismes sont liés de façon plus complexe pour les ordres que pour la perception. En témoignent les mécanismes déclencheur.
Le principe de base de la perception est la synthèse qui unit. Pour les ordres, s’il existe aussi des chemins communs, les liaisons sont plus complexes.
Si la perception est construite en regroupements de perceptions, l’ordre lui n’est pas seulement construit par regroupement d’ordres. Dans un ordre, il y a regroupement d’ordres, mais aussi de perception comme déclencheur. En fait, la perception dans le mécanisme de l’ordre est primordiale comme nous le verrons dans le paragraphe sur la correction permanente.
Le mécanisme de l’ordre fonctionne encore avec d’autres flux que ceux utilisés par la perception, des flux indépendants qui possèdent leurs propres mécanismes de réaction, de seuil, de résonance, etc…

L’aspect temporel
En décrivant la subordination, nous avons vu la nécessité d’une dépendance temporelle. En effet, dans nombre d'activités, la notion du temps est primordiale (dans certains mouvements, en musique,…) .
Un aspect important de cette faculté temporelle est le constat suivant : beaucoup de mouvements techniques appris lentement sont très facile à reproduire plus rapidement ; c’est d’ailleurs là une technique d’apprentissage : apprendre lentement afin de pouvoir faire plus rapidement par la suite, lorsque le geste est acquis avec précision.
Mais on constate que l’accélération ne se fait pas tout seul, elle aussi demande un apprentissage. Le fait que l’accélération ne soit pas systématiquement facile montre qu’il se greffe de nouveaux problèmes en accélérant les gestes ; nous verrons que cela est naturel dans notre modèle. Attachons-nous seulement à considérer que l’accélération est naturelle. Notre modèle devra prendre en compte cette particularité.
Il faut commencer par préciser que le mécanisme biophysique du fonctionnement musculaire est d’une grande complexité. notre objectif consiste surtout à donner un modèle théorique simple qui pourra être nuancé à souhait.
Nous ne rentrons pas dans le détail d’une mécanique temporelle du système musculaire, mais nous indiquerons seulement comment le temps peut être pris en compte à tout instant et diriger un mécanisme musculaire complexe.
Il faut qu’il existe une notion du temps, de la mesure du temps pour expliquer un bon nombre d’actions.
Il est possible d’expliquer cette mesure du temps de plusieurs façons. Fondamentalement, il existe deux principes possibles : un branchement sur un circuit d’attente ou une source extérieure de mesure du temps.
Commencons par étudier les source extérieures :
On peut imaginer que le temps de réaction très court provient du temps qu’il faut au mécanisme pour être excité ; c’est le seuil de réaction. Ce mécanisme naturel est bien mis en évidence dans les tests de réactions. On peut tout simplement s’inspirer de ce principe de réaction pour expliquer la mesure du temps: on peut imaginer que certains types de flux d’ordre sont naturellement plus lents que d’autres. Il suffit alors de confier à ces flux lents le mécanisme de subordination pour prendre en compte la valeur d’un temps plus long. Mais un tel mécanisme suppose que le système  choisisse le type de flux en fonction de l’expérience, ce qui est assez contraire aux principes du modèle. En effet : ce sont les circuits qui définissent le sens de perception. Il faudrait que le système possède une méthode qui lui permette de choisir le flux à utiliser. En pratique, ce n’est pas incompatible avec le modèle (par le principe de l’apprentissage et de la correction que nous étudierons ultérieurement). Mais comme dans le fond, cette méthode diffère de la neutralité du véhicule de l’information, nous choisirons de préférence un autre principe.
On peut imaginer certains flux possèdant un mécanisme de propagation particulier : il ne se propage qu’en-dessous d’un certain seuil, ce qui signifie qu’il faut attendre plus ou moins longtemps en fonction de l’excitation. L’utilisation de tel flux est envisageable et joue le rôle de régulateur temporel par l’intermédiaire d’un phénomène de subordination. Mais la question est toujours : comment choisir, initier et réguler un processus de façon neutre par rapport à son contenu ?
En élaborant le processus précédent, on peut aussi imaginer une boucle faite de plusieurs de ces retardateurs pour allonger un temps de pose. On peut aussi imaginer , un système plus compliqué où la cellule retardatrice est elle-même sujette à une subordination dont l’excitation va provoqué un phénomène de résonnance qui amplifiera le temps d’attente avant que le seuil ne soit atteint ; etcetera. Beaucoup d’élaborations peuvent être imaginnées. Mais le problème consiste bien davantage à savoir si le phénomène temporel est lié au flux, lié au phénomène de subordination ou à un autre principe.
Proposons un principe de nature différente : on peut imaginer l’existence d’un système temporel qui marque de pulsations régulières le temps dans le système. Ce centre temporel peut se présenter comme un centre de perception à part entière et il se pourrait que les ordres utilisent cette perception pour régler la précision de leur fonctionnement par l’intermédiaire du mécanisme de subordination. Comme nous l’avons présenté dans la perception , un tel mécanisme temporel peut être lui aussi imaginé de façon plus ou moins compliquée.
On peut aussi imaginer que le temps soit tout simplement un phénomène de perception extérieure (voir semi-extérieure : extérieure à la pensée mais intérieure au corps). Nous avons évoqué que les ordres sont très étroitement liés à la perception ; il se pourrait simplement que le déclenchement des sous-ordres suivants ne soit pas lié au temps mais à la perception nerveuse des sensations dûes à l’action, en retour de leur exécutions. En fait, ce modèle est certainement le plus adpaté à bon nombres de phénomènes qui peuvent sembler temporels. En comprenant ce mécanisme, on constate qu’ils ne sont pas vraiment des phénomènes temporels. Ils sont simplement une perception temporelle dûe aux contraintes physiques de fonctionnement musculaire. Ce choix de mesure temporel est celui que nous choisirons pour la plupart des phénomènes musculaires. Ce choix explique de plus le fonctionnement qui consiste à l’accélération naturelle des mécanismes musculaires. Il suffira par exemple d’intensifier la force des flux dans un circuit pour produire une accelération de la suite d’ordres.
Mais il se trouve que certains phénomènes temporels ne peuvent pas faire appel au phénomène de perception musculaire en retour, tout simplement parce qu’ils n’utilisent aucun muscle. C’est le cas de des phénomènes strictement mentaux (par exemple la perception du temps dans la musique). Observons que dans ce cas aussi le mécanisme précédent peut être prolongé : lorsqu’on fait de la photo en laboratoire d’amateur, en l’absence de chronomètre, on compte les secondes en articulant une phrase qui prend a peu près le temps d’une seconde (« 1 crocodile », « 2crocodile », « 3 crocodile »…) Il est tout a fait possible qu’un tel mécanisme de perception du temps se fasse plus ou moins inconsciemment, non pas dans l’articulation d’une phrase, mais dans un articulation beaucoup plus abstraite d’enchaînement d’ordre et d’attente. Mais pour envisager un tel mécanisme, il faudrait commencer par comprendre comment il est possible d’effectuer des ordres strictement mentaux. Dans le cas particulier que nous venons de citer, comme est-il possible d’articuler mentalement une phrase ? Aussi curieux que cela paraisse dans notre modèle, il est tout à fait possible de compter des « crocodiles » mentalement. Comment l’intégrer au modèle ? Cela est possible nous le verrons. Mais, ne faut-il pas aussi penser que la perception est temporalisée ? C’est à-dire qu’il existe une mesure du temps qui permet de reproduire la phrase conformément au temps de fabrication réel. Cela serait conforté par l’idée que dans un processus strictement mental, il n’y a pas de retour de perception. Il est raisonnable d’envisager les deux principes en parallèle.

le besoin et la satisfaction
Venons-en à la partie plus complexe des ordres qui en explique les principes profonds, le cœur du mécanisme. Il est possible d’imaginer plusieurs modèles très différents donnant lieu à un fonctionnement de l’ordre. Il faut à la base du fonctionnement un moteur qui donne une impulsion. Le choix de ce moteur possède une implication philosophique importante à laquelle je n’ai pas pris le temps de beaucoup me pencher. Mon choix est d’abord fonctionnel.
Voici donc ma proposition : le moteur d’un ordre se trouvera à l’origine dans la notion de besoin et de satisfaction. Il faut donc expliquer comment le besoin et la satisfaction prennent place à l’intérieur du modèle. Commençons par le principe du besoin :
On peut imaginer deux solutions : soit l’existence d’un centre de besoin qui fonctionne comme des cellules d’entrée du système en envoyant des flux de besoin lorsque ces cellules d’entrée sont stimulées. Il faut alors envisager autant de cellules primaires que de besoins différents : la faim, la soif, la douleur,… Dans cette hypothèse, il serait envisageable que les cellules de perception de la douleur soient rattachées à ces cellules centrales de besoins (en plus de leur propre cellules d’entrée dans le système). Les cellules de douleur enverraient des signaux pour stimuler les cellules de besoin proportionnellement à leur excitation, ce qui engendrerait la notion de besoin avec la douleur.
Au lieu de centraliser le besoin en cellule d’entrée, on peut supposer que c’est par des flux propres que le besoin se fait connaître au système. Ces cellules de douleurs (ou autres cellules particulières) envoient directement deux flux, un flux de perception et un flux de besoin.
De même, le principe de la satisfaction  peut être imaginé sous deux formes :
soit comme un centre autonome fonctionnant comme des cellules d’entrée envoyant des flux de satisfaction,
ou bien comme des flux indépendants dont l’apparition est dûe à des cellules d’entrée particulières et d’autres phénomènes particuliers que nous décrirons bientôt.

Ces hypothèses possèdent une conséquence importante : le besoin et la satisfaction ne sont plus des notions de connaissance, mais des notions abstraites qui seraient innées et à la base même du système.
Voilà qui conduit à des conséquences philosophiques importantes qui rendent le choix discutable. Mais la notion de moteur pour les ordres, la notion d’énergie qui pousse l’homme à agir me semble si importante qu’il est envisageable de faire un tel choix. En acceptant que des sensations intérieures aussi absraitres soient élémentaires, on crée une rupture méthodologique avec le modèle. L’importance de ce choix est la nécessité d’une force intérieure qui pousse sans cesse l’homme à la recherche de l’équilibre qui justifie ce choix fondamental. D’autres options sont bien sûr envisageable. Revenons au mécanisme.

Un principe essentiel de la gestion du besoin réside dans le choix suivant : la disparition rapide d’un flux de besoin engendre un flux de satisfaction. De sorte que tout soulagement d’un besoin produira une satisfaction. Si l’on a postulé pour l‘existence d’un centre, on peut supposer que le centre de besoin est lié étroitement au centre de satisfaction ; comme un phénomène d’équilibre de pression : une forte chute du besoin excite un flux de satisfaction. Dans le cas de flux indépendant, on peut imaginer ce processus au niveau de chaque cellule : si elle est fortement stimulée par un flux du besoin qui chute soudainement, la cellule engendre un flux de satisfaction.

On pourrait imaginer la fonction réciproque : la chute de la satisfaction entraîne un flux de besoin. Mais il me semble que ce principe ne peut pas être généralisé dans l’analyse du comportement physiologique humain. Le psychisme est trop complexe pour qu’on le prenne comme référence.

Ces flux de besoin et de satisfaction qui sont de nouveaux flux de fonctionnement vont se révéler de première importance. Ce sont eux qui vont déclencher les ordres et qui permettront de les gérer, les contrôler et les organiser.

Pour la gestion des chaines et sous chaine, en plus du mécanisme de déclanchemennt, on pourrait aussi envisager un mécanisme d'inhibition de certains ordre à partir de certaines perception. Cela permettrait d'accroitre l'efficacité des mécanismes en évitant de générer trop de réactions réflexes. Mais sans la conviction que ce mécanisme est réellement indispensable, nous n'étendrons pas notre regard dans cette direction, la complexité du modèle étant déjà bien suffisante.


Initiation du processus
Nous allons maintenant expliquer les étapes du processus de création d’un ordre.
Nous allons donner un exemple qui nous guidera tout au long de l’explication : imaginons que notre menton nous démange et qu’il nous faille donner l’ordre de le gratter (même inconsciemment). Analysons ce processus :
La première étape consiste en l’apparition d’une irritation locale, qui est transmise par l’intermédiaire des nerf jusqu’à « notre modèle ». Nous avons supposé le déclenchement d’un flux de besoin au moment où cette information arrive au niveau des cellules d’entrée de notre système. Le flux de besoin va donc être propagé comme en même temps que le flux de perception qui correspond à cette sensation. Voilà maintenant le mécanisme de la création d’un ordre : lors de la création de la cellule finale de perception, la présence d’un flux de besoin important sera la cause de la création d’une cellule d’ordre en plus de la cellule de perception. C’est la présence du flux de besoin qui est le cœur du mécanisme. Voici comment est créée cette cellule d’ordre : une association partant de la cellule de perception est dirigée vers la cellule d’ordre. Ainsi la cellule d’ordre est branchée sur le réseau de la perception.
Un flux de « création d’ordre » (à ne pas confondre avec le flux d’ordre) est alors lancé. Ce flux de création d’ordre fonctionne un peu comme un flux de synthèse : il est propagé en sens inverse de flux de perception (le seul sens possible à ce moment là), puis à chaque fois qu’il arrive dans une nouvelle cellule, ce flux est réfléchi en étant renvoyé dans le sens normal (ascendant). Se produit ensuite le phénomène de résonance amplifié par les cellules stimulés, etc… On obtient finalement que les cellules les plus excitées sont les cellules de perception ayant le plus grand rapport avec la sensation qui vient d’être perçue.
L’ordre qui vient d’être créé est pour l’instant vide de sens car il ne possède pas de sous-ordre. Il faut lui donner un sens. L’étape consiste ici à chercher des ordres approchés qui pourraient donner du sens à ce nouvel ordre. Dans ce sens, un point important est que le flux de création d’ordre se propage non seulement dans les cellules de perception mais aussi dans les cellules d’ordre. Ainsi les cellules d’ordre qui seront les plus stimulées seront les ordres branchés aux perceptions sémantiquement les plus proches. Voici donc excités des ordres sémantiquement proches de l’ordre qui vient d’être crée. La plus excitée sera retenue.
La cellule d’ordre qui a été créée est alors branchée sur la cellule d’ordre qui vient d’être trouvée. Cela constitue le premier sous-ordre.
Interviendront alors les principes d’ajustement, de contrôle et de mémorisation de l’ordre : l’initiation de l’ordre est terminé, on entre dans le processus d’exécution que nous avons déjà évoqué.
On constate qu’un ordre est lancé par l’objectif à atteindre et non par le début du mouvement qu’il doit effectuer. Le processus mécanique qui demande un soulagement du menton devra résoudre la question suivante « quel mouvement effectuer pour accomplir l’ordre » . Mais cette question n’est pas traitée au moment de la création de l’ordre, elle le sera ultérieurement.
Si l’ordre de résoudre la démangeaison du menton à déjà été résolu précédemment, l’ordre sera branché naturellement sur cet ordre (et cette résolution) précédent. L’ordre sera donc satisfait en suivant un chemin déjà établi.

Abstraction du processus
Avec ce que nous venons de décrire, on peut comprendre que les ordres par analogie à la perception fonctionnent aussi avec une abstraction de plus en plus grande. Dans le cadre de la perception, nous avons vu que pour construire cette abstraction, il faut envisager un processus de synthèse. Et bien, le même type de processus va régir les ordres : seulement les associations des ordres étant dirigées à l’envers (du sommet vers la base), les flux seront aussi lancés à l’envers. Le mécanisme de synthèse dans les ordres va produire des ordres synthétiques qui vont regrouper sous un même ordre plusieurs ordres. L’objectif ici ne consiste plus à donner un sens à une perception extérieure, mais à construire des ordres abstraits qui permettront de donner du sens aux ordres. Cette organisation synthétique des ordres permet de regrouper les ordres ressemblants. Cela conduira notamment à choisir le bon sous-ordre dans une multitude de sous-ordres existants. Le fait que les ordres soient triés par « leur sens » permet d’y avoir accès par le sens, c’est-à-dire de façon sémantiquement organisée (associativement). Comme nous l’avons vu, les ordres sont associés à des cellules de perception ; la synthèse se fait par réflexion sur des cellules de perception. C’est donc par similarité d’objectif que vont être organisés les ordres (c’est ainsi que nous avons qualifié les ordres dès le début : par un objectif)

Le sous-ordre qui a été déclenché pour engendrer l’action de gratter est donc un ordre abstrait branché sur plusieurs sous-ordres. Le flux d’ordre qui va se propager résonne dans les flux de perception qui sont activés. Le choix des sous-ordres les mieux adaptés est fait en relation avec les cellules de perception stimulée. Ainsi, le chemin suivi dans la succession des sous-ordres sera celui qui répond le mieux aux sensations ressenties. En quelque sorte, on peut penser que l’ordre initial consistera beaucoup plus à « gratter ce qui démange » que « gratter le menton ». La localisation du lieu étant stimulée, la perception de la position actuelle de la main étant, elle aussi, stimulée , l’ordre va résoudre inconsciemment le meilleur mouvement à effectuer pour aller gratter en choisissant le sous-ordre qui correspond le mieux à ces stimulations. Le premier ordre est uniquement le point de départ de l’action. Il reste beaucoup à effectuer pour guider le bras, la main , les doits, et pour ensuite effectuer l’action complexe du grattage. Même si la plupart des gestes sont déjà mémorisés, la complexité de cette action ne se fait qu’au travers d’un grand nombre de cellules. Il se déroule un processus complexe sous un contrôle de correction permanente.

Le déroulement de l’ordre.
Nous venons de montrer que l’exécution d’un ordre suit un processus guidé par le meilleur chemin qui correspond à la stimulation la plus grande parmi les ordres qui subsument un ordre abstrait. Nous avons déjà vu que les ordres sont construit par subordination. L’ordre initial ayant été effectué, il a stimulé l’ordre (ou les ordres) suivant(s) qui attend le signal de subordination. Comme nous l’avons déjà dit pour un mouvement, ce signal de subordination est apporté par un retour de perception provenant des sensations musculaires. A tout instant, un retour sous forme d’une perception des mouvements annonce où en est l’avancement de l’ordre. Chaque ordre contenant de nombreux sous-ordres, tous seront excités. Mais le sous-ordre qui sera declanché sera celui qui recevra le retour de perception où en est le mouvement. L’ordre est déclenché quand la sensation se produit. De proche en proche se produit donc le mouvement. Cela serait parfait si l’ordre lui-même était parfaitement conçu ; seulement, il y a tellement de paramètres à gérer qu’il est peu probable que l’ordre soit bien conçu et que les positions exactes des muscles soient déjà toutes préenregistrées. Beaucoup de détails compliquent ce schéma trop simple : le mouvement à effectuer est rarement deux fois le même, la sensation musculaire dépend de l’état de fatigue, des contraintes peuvent se produire en cours de route,… Il est donc assez rare d’effectuer deux fois exactement le même ordre. Il faut donc expliquer comment il est possible de multiplier et d’affiner les expériences tout en tirant profit de celles du passé. Venons-en donc à l’intelligence du mouvement qui réside dans le processus de correction permanent qui assiste chaque ordre.

La correction permanente
Le principe de la correction réside dans la prévision. C’est aussi ce même principe de correction qui va construire la subordination dont dépend la succession des ordres.
Quand un ordre est émis, il est subordonné aux sensations en retour qui par le phénomène de régionalisation sont isolés des autres sensations (sémantiquement éloignées de l’ordre initial). Lorsqu’une cellule d’ordre est activée, il se présente deux cas:
La première possibilité est que l’ordre « connaît » les sensations : il existe un sous-ordre qui soit branché avec cette sensation comme déclencheur. Ainsi, le concept correspondant à ces sensations est stimulé, comme ce concept de perception subordonne l’ordre suivant, celui-ci est déclenché : le sous-ordre est lancé.
La deuxième possibilité est que l’ordre en cours ne connaît pas les sensations ressenties : il n’y a pas d’associations qui relie cette sensation à une subordination de sous-ordre excité. Dans ce cas, il se déclenche un processus d’adaption de l’ordre. Mécaniquement parlant, c’est donc un déficit de réception de flux de perception dans les cellules d’ordre qui va engendrer l’appel au processus d’adaptation.
Voici en quoi consiste le processus d’adaptation : si une cellule d’ordre n’a pas pu déclencher un sous-ordre, cela signifie que l’état de stimulation des cellules de perception ne correspond à aucune des subordinations existantes des sous-ordres disponibles. Dans ce cas, la cellule d’ordre bloquée réagira en déclenchant un nouveau flux : un flux de « recherche d’ordre ». Son objectif consiste à fabriquer un nouveau sous-ordre adapté à la situation présente. Cette fabrication consiste simplement à brancher l’ordre existant le mieux adapté comme nouveau sous-ordre en lui adjoingnant comme subordination déclencheur l’état actuel de perception régionalisée.
Le flux de « recherche d’ordre » qui est un flux se propageant dans toutes les directions et toutes les cellules fera raisonner les deux cellules nécessaires :
la bonne cellule de perception : en effet, pour avoir accès à la bonne cellule de perception, il faut connaître la nature du déclencheur. Or, celui-ci est sémantiquement régionalisé. Le flux de recherche va donc se répendre en tout sens et sera résonnant au moment de la création d’une cellule de perception. Autrement dit, une perception sémantiquement proche de ce qui est en jeu (au travers des ordres et des perceptions qui leur sont reliés).
la bonne cellule d’ordre : il s’agit de trouver l’ordre le plus proche de la situation de perception et d’ordre existant : c’est donc le même principe que celui de la « création d’ordre » . Quand la cellule de perception régionalisée actuelle est trouvée (si une résonnance forte se produit), le flux de « recherche d’ordre » déclenche en elle un mécanisme de création d’ordre : création d’une nouvelle cellule d’ordre qui sera un nouveau sous-ordre de la cellule d’ordre en attente. La subordination sera donnée par la perception qui vient d’être trouvée.
Il reste l’essentiel : le suite à donner à l’ordre. La suite du mécanisme est celle définie par la création d’ordre : il faut trouver une suite à l’ordre. Sachant que tout le contexte est déjà stimulé par tous les flux dégagés, la découverte devrait être d’autant plus résonnante avec le flux de « création d’ordre ».
Au résultat, on a crée une cellule d’ordre intermédiaire qui pourrait être appellée cellule d’adaptation. Cette cellulle branche l’ordre inassouvi sur un nouvel ordre adapté, découvert par les contextes.
S’il arrivait que l’ordre se répète avec la même perception, le geste sera automatique et n’aura plus besoin d’adaptation (à moins que la mémoire de ce sous-ordre ait disparu).
En fait, on comprendra que c’est bien davantage sur une nouvelle chaîne d’ordres que s’effectue le nouveau branchement plutôt que sur un seul et unique nouvel ordre.
Dans cette perspective, on comprendra aussi que l’accomplissement d’un ordre se fera en construisant un nouveau chemin dans les ordres existants en s’appopriant des morceaux de chaînes d’ordres selon les perceptions et les ordres stimulés.
Dans cette description, nous avons présenté les ordres comme une chaîne linéaire d’ordre successifs, mais il faut envisager des branchements de subordinations multiples : c‘est-à-dire qu’il peut s’exécuter plusieurs chaînes d’ordre en même temps qui parfois se réunissent en utilisant le même déclencheur de perception. L’interrupteur allume plusieurs lampes qui déclencheront elle-mêmes plusieurs capteurs, qui sont eux-mêmes des interrupteurs, etc.. au vu de cette extension, on peut imaginer la complexité que peut prendre une pyramide d’ordre (imaginons ce qui se passe dans la tête d’un homme orchestre).
On entrevoit ainsi comment une chaîne d’ordres qui a bifurqué à cause d’une sensation nouvelle, peut revenir rapidement à la chaîne initiale (c’est d’ailleurs la chaîne la plus contextuée). En fait, il faut bien comprendre le rôle rémanent de l’ordre initial. Juste avant la création d’ordre qui déclenche les sous-ordres et permet de suivre une chaîne d’ordre, il y a eu émission d’un flux de création d’ordre, ce flux a la particularité d’irradier assez large et de résonner fortement avec les cellules stimulées par un flux de perception : en d’autres termes, il stimule fortement le contexte de l’ordre. Ce flux ne se propage pas seulement dans les cellules de perception, mais aussi dans les cellules d’ordre, et la stimulation par ce flux est une nécessité pour qu’un ordre soit exécuté.
Il faut donc trois flux pour qu’un ordre de subordination soit exécuté : un flux d’ordre, un flux de perception et la forte rémanence d’un flux de création d’ordre (qui impose la nécessité d’un contexte). Ainsi, une chaîne bifurquée n’ira pas plus loin que le contexte ne lui permet.

Nous avons parlé de l’adaptation, mais ce n’est pas la seule issue pour qu'un ordre ne trouve plus de sous-ordre dans lequel se propager. Tout dépend de la force de présence du flux de création d’ordre. Si cette force est trop faible, l’ordre s’éteint. Si cette force est assez importante , il y a un déclenchement d’un processus d’adaptation. Ce qui fait défaut à la propagation de l’ordre n’est donc pas toujours le manque de flux de perception, mais aussi l’insuffisance de la rémanence du flux de création d’ordres.
Le phénomène d’adaptation est assez complexe en ce qu’il utilise de nombreux mécanismes élémentaires interdépendants ; on comprend que la mise en œuvre de ce phénomène dépend des formules et de seuils d’interdépendance qu’il faudra choisir avec soin.

Ce phénomène permanent de correction assure la multiplicité , la variété, et l’intelligence des ordres.
On peut facilement penser que l’impression de gaucherie ou d’aisance dans un mouvement, est dûe la nécessité de résoudre sans cesse ou non des corrections.

La validation des ordres
Nous avons décrit le processus qui conduit à l’exécution d’un ordre, mais il est utile de supposer que le mécanisme de l’ordre ne s’arrête pas là et qu’il existe un processus de validation qui permettra de conclure l’exécution de l’ordre. L’objectif de cette validation est de rendre les chaînes d’ordres performantes en sélectionnant celles qui réussissent le mieux non par le contexte mais par leur résultat.
Il faudrait commencer par préciser quand est-ce qu’un ordre est conclu. Pour cela, il faut compliquer légèrement le mécanisme de l’ordre en associant une deuxième cellule de perception à la cellule d’ordre. Contrairement à la cellule de subordination, ce ne sera pas la cellule de perception qui se branchera sur la cellule d’ordre, mais le contraire : une cellule de perception nouvelle sera créée, une cellule qui consistera en l’accomplissement de l’ordre. L’ordre sera branché dessus. Il nous faut voir deux mécanismes : celui de la fabrication de la cellule de conclusion et celui de l’utilisation de la cellule de conclusion existante. Commençons par le second qui est le plus simple.
Un ordre sera conclu ou validé quand un flux de perception parviendra à cette cellule. En effet, un flux entrant dans cette cellule stimulée entrera en résonnance avec le flux de création d’ordre qui s’y trouve, et cela produira un flux de « conclusion » . C’est un flux retour très peu profond qui se désagrège très rapidement à la transmission, qui n’est pas véhiculé loin. Ce flux se propagera dans la cellule d’ordre initial ; il sert à spécifier que l’aboutissement de l’ordre est atteint en détruisant le flux de création d’ordre. L’ordre est ainsi satisfait.
Il nous reste a voir comment cette cellule de validation ou de conclusion peut se brancher sur la cellule d’ordre qui vient d’être créée. Pour cela, on sait qu’il existe une grande rémanence au flux de création d’ordre. L’objectif de cette longue rémanence et d’ attendre la conlusion. Ainsi, l’ordre initial qui a lancé le flux de création d’ordre attend dans son processus le branchement sur une cellule de conclusion. Tant que ce branchement n’est pas réalisé, la rémanence tarde et se dissipe difficilement. La résolution de l’ordre est régionalisée, cela signifie qu’il faudra une résonnance avec le flux de création d’ordre pour être valide. Sémantiquement, cela signifie qu’il faut un sens proche de l’ordre pour être une réponse.
Un ordre prendra fin soit par asphyxie (la rémanence de la cellule d’ordre a pris fin) soit par accomplissement (une conclusion est venu clore l’ordre). C’est la création de cette conclusion que nous allons envisager maintenant. C’est le rôle du flux de satisfaction.
Rappelons que le flux de création d’ordre se propage rapidement et en profondeur, alors que le flux d’ordre se propage « assez lentement » (car il est stoppé sans cesse par attente de subordination) et dans les cellules successives. Chacun de ces flux possède une rémanence qui persiste momentanément dans les cellules qu’il traverse et cela d’autant plus que le flux est rentré en résonance avec d’autres flux. A partir de ces résonances différentes qui interagissent différemment en fonction de la nature de ces flux, il est possible de déterminer bien des choses sur le passé proche d’une cellules. Entre autre, il est facile de déterminer quel a été le chemin suivi par l’ordre après qu’il ait été effectué « récemment ». Cette traçabilité possède un rôle important. En effet, si un flux de besoin est suffisament brusquement interrompu, il va se produire un flux de satisfaction qui va être centralisé dans une cellule de la façon suivante :
la cellule de perception sémantiquement proche et nouvellement créée sera interprétée comme la sensation associée à la libération (la sensation issue d’un mouvement particulier par exemple). Ce sera la cellule de conclusion. Cette cellule créée sera branchée sur la cellule de besoin (d’ordre) qui vient d’être libérée, mais aussi sur d’autres cellules comme nous allons le décrire ici :
La cellule d’ordre « libérée » va dégager un flux de satisfaction en proportion de la libération encourue. Ce flux sera dégagé dans les cellules d’ordre. Mais ce flux de satisfaction sera peu résonnant en-dehors de la traçabilité que nous venons d’évoquer. Par contre, sur le parcours récent (celui qui vient logiquement d’apporter la satisfaction), l’effet de ce flux va consister à « gélifier » le parcours ; autrement dit à augmenter sa rémanence, sa force et donc sa réactivité par rapport aux autres. Pour cela il va notamment créer un branchement d’associations partant des cellules les plus résonnantes (en particulier celles qui viennent d’être créées par adaptation et celles qui sont sémantiquement les plus proches) vers la cellule de conclusion. L’association la plus forte est réalisé par la cellule qui relie l’ordre libéré à la cellule de conclusion, puisque c’est elle qui est la plus stimulée.
Plus la cellule de conclusion sera sémantiquement proche de la cellule d’ordre, plus sa mémoire sera longue.

Au niveau supérieur
D’après le modèle que nous venons d’élaborer le rôle des flux de besoin est primordial (et plus accessoirement les flux de satisfaction). Seulement, si l'on considère que le besoin est un flux émis par des cellules d’entrée, il semble difficile d’envisager ce processus quand il s’agit de besoins plus abstraits que des besoins primaires. Comment un besoin abstrait pourrait-il exister et comment pourrait-il ressentir une satisfaction ?
En fait, il faut envisager un nouveau mécanisme relativement simple que l’on pourrait appeler le magnétisme des cellules. Comme le fer au contact d’un aimant devient aimanté, on peut imaginer qu’au moment de sa création, une cellule de perception qui concentre un flux de besoin devient elle-même une source de flux de besoin, qui fonctionnera comme une cellule d’entrée, en libérant des flux de besoin quand elle est stimulée. De même pour les flux de satisfaction : une cellule traversée par un flux de satisfaction devient source de flux de satisfaction.
Il suffit ensuite de définir quel est le mécanisme de libération de ces flux, en créant une formule de réaction aux environnements extérieurs ( sous quelle condition sera émis ce flux ? Sur simple flux de perception ? Sur flux de création d’ordre, etc… ?) Cette formule définira le fonctionnement du modèle à un niveau plus abstrait.
Il est ainsi possible d’envisager les mêmes processus que pour les cellules de base. Par ce principe un concept abstrait peut produire les mêmes fonctionnements de besoin et de satisfaction qu’une cellule d’entrée ; à la différence près que tous les ordres ont une histoire contrairement aux cellules de bases. Autrement dit, c’est leur histoire qui définira s’ils sont besoin ou satisfaction. Et de proche en proche, la topologie du besoin et de la satisfaction va se construire dans les zones les plus abstraites de la pensée. On voit ici la nécessité d’un choix de formule adapté à un équilibre qui limite l’explosion des besoin ou de la satisfaction et qui évite aussi l’étouffement dans la transmission de ce magnétisme.

Il faut comprendre que ce mécanisme ne s’adresse pas qu’à la douleur ou à la joie, mais à tous besoins les plus abstraits. Rappellons-nous que tout ordre est initié par un besoin abstrait.
Comme application de ces explications, il peut être intéressant d’essayer de comprendre ce que j’appellerai le principe de transposition. C’est un des éléments clés de l’apprentissage. Il consiste à savoir réutiliser un apprentissage dans une autre situation. C’est un des principes de base de l’intelligence, transposer le savoir à un nouveau cadre. C’est aussi un des principe qui est à la base de la logique et qui est aussi un fondement du symbolisme. Car on le comprend bien, dans mon modèle, la logique est un produit très évolué.
De façon abstraite considérons une unité de structure mental, c’est-à-dire une organisation faites de concepts reliés par des association dans laquelle intervient parfois des ordres avec leur chaîne de résolution et de subordination. (Pour cadrer le sujet, prenons l’exemple d’une méthode utilisée par un enfant pour résoudre un problème assez simple pour un adulte) Il est assez audacieux de parler d’unité de structure mentale ; car, par le principe d’enrichissement des concepts, on peut penser que toute structure mentale est établie dans une grande abstraction et intégrée à une large variété d’expériences dérivéee et complexement imbriquées.  Autrement dit, il est sans doute difficile d’isoler vraiment une unité de structure simple et claire. Mais supposons un instant que l’on puisse le faire, considérons une structure mentale qui consiste à reconnaitre une situation. On pourrait la schématiser de la sorte :
des concepts abstraits en entrée à la base.
un concept abstrait de validation en sortie au sommet qui sera stimulé comme favorable s’il y a reconnaissance de la situation.
au milieu, un mécanisme plus ou moins complexe d’associations, d’ordres et de subordination qui permettra ou non de reconnaître la situation.
Schématiquement c’est donc tout simplement un mécanisme qui stimule une cellules finale selon l’adéquation des variables d’entrée. C’est un test logique de « oui ou non » sur des paramètres en entrée.
Si les concepts en entrée sont stimulés ils vont entraîner la mise en route du mécanisme (par simple propagation) et si les concepts en entrée correspondent au critère du mécanisme celui-ci finira par stimuler le concept de reconnaissance en sortie. En résumer, on pourrait appeler cela un test structurel.
On comprendra que pour un test compliqué, il existe beaucoup de cellules de reconnaissance intermédiaire.
Le principe de transposition consiste ainsi à adapter un test existant à une nouvelle situation. Ce sont les mécanismes de l’ordre et de l’apprentissage qui vont répondre à ce besoin de transposition. Nous avons déjà évoqué la complexité du principe de l’ordre dans l’apprentissage : un ordre consiste à réaliser un objectif.
La transposition consiste à appliquer le test dans un contexte qui n’est pas le contexte déclencheur habituel. Le mécanisme de recherche stimule les ordres à partir du plus abstrait, « par le haut ». Il en est de même pour le test. S’il existe un chemin qui stimule le test pour répondre à l’objectif de l’ordre de recherche. Il faut donc deux choses pour que le test se transpose dans une nouvelle situation :
il faut qu'un sous-ordre correspondant à l’activation du test soit sollicité pour être branché dans la chaîne répondant à l’ordre, par le principe d’adaptation. Cela peut se faire facilement car l’ordre abstrait initial qui cherche une méthode de résolution a déclenché une flux de création d’ordre. Pour être sollicité, il suffit donc que le test ait un rapport d’abstraction avec l’ordre en question.
Pour que le test soit transposable il faut aussi que les processus de subordination du test soient déclenchés. Mais pour cela il faut qu’il y ait un rapport d’association entre les concepts d’entrée du test et les concepts de perception. C’est-à-dire, il faut qu’il y ait une similarité dans la nature du problème qui se pose avec le test à appliquer. Autrement dit, il faut que les données du problème possèdent des concepts situés à la base des cellules d’entrée du test. Mais vu l’abstraction naturelle effectuée par la perception, cela ne semble pas irréalisable. Il faut bien se souvenir que chaque concept sert à plusieurs utilisations. Les concepts déclencheurs peuvent être abstraits. Le succès de la transposition réside donc dans la synthèse, dans l’abstraction qui rapproche des phénomènes différents.
Il semble ainsi possible qu’un test soit réutilisé dans une autre situation. (Sans évoquer qu’une nouvelle utilisation conduira à une nouvelle abstraction du test). Ce principe de transposition des tests joue un rôle fondamentale dans l’apprentissage. Il est à la base du mécanisme symbolique.

la force des ordres
Nous avons déjà parlé de la force des flux de perception comme étant un vecteur à deux composantes : une composante « intensité de présence » qui définit la propagation du flux et une composante « intensité de stimulation », qui définit le niveau de stimulation (sonore, lumineuse, etc…)
Il en est de même pour les ordres : on peut imaginer deux composantes aux flux d’ordre, la composante intensité de présence et la composante intensité de stimulation. Cette dernière définira avec quelle force doit être stimulé le muscle.
Si pour les cellules d’entrées, il va de soit que l’intensité de la stimulation est définie par la sensation nerveuse, il est légitime de s’interroger sur la façon dont se produit la différence d’intensité de stimulation dans un ordre. Pour ce qui est l’intensité de présence, les choses sont assez claires. C’est le résultat naturel de la propagation flux : plus il y a de concentration consciente (comme nous le verrons plus loin) plus le flux de présence est important, plus le contexte est important, et plus la résonance amplifie l’intensité de la composante de présence de ce flux.
Le flux d’intensité correspondra lui à la force émise dans le muscle. Cela doit pouvoir être décidé par le système comme un acte choisi. L’intensité de l’ordre doit être une variable libre du système. Cette intensité doit être mobile à l’intérieur d’un circuit établi. C’est ce qu’évoque la capacité de changer la force, la vitesse d’un même geste. Comme pour l’intégration du temps, on est confronté au problème suivant : le paramètre « intensité » qu'il faut donner à un muscle correspond à une information comme tout autre information. Cette intensité doit-elle être placée dans les concepts (un contenu sémantique) ou dans le flux (un contenu mécanique) ?
On peut proposer l’explication suivante : un flux d’ordre ayant une composante de stimulation plus forte ne suivra pas exactement le même chemin qu’un flux plus léger, tout simplement par le fait que les stimulation de perception ne sont pas tout a fait les mêmes. Ainsi, un ordre qui est donné avec une intensité de stimulation plus forte aura son chemin plus ou moins tracé par un précédent moins intense (mais il faudra le reconstruire malgré tout).
Cela étant précisé, essayons de résoudre le dernier point important : comment est-il possible d’envoyer un flux d’ordre avec une composante de stimulation plus ou moins forte ?
Pour cela il suffit d’adjoindre à une chaîne d’ordre initiale, une autre chaîne d’ordre qui fonctionne en parrallèle et qui va insuffler de la puissance à chaque ordre musculaire individuellement. Au lieu de stimuler une seule chaîne d’ordre qui consiste en la succession d’actions musculaires. L’ordre stimulera deux sous-ordres, l’un sera la succession musculaire, l’autre sera l’intensité. Cette deuxième chaîne ne sera pas la même selon que l’on a activé le contexte force ou douceur. On comprend alors que les chaînes de puissances différentes seront régulièrement dissociées pour une adaptation différente selon la force mise en jeu, mais aussi régulièrement liées dans leur parcours qui suit la succession. Ce sera l’activation du contexte force ou douceur par un l’ordre initial qui décidera du chemin suivi.
Il est clair que dans ce cas, il faudra que le mécanisme sache gérer l’intensité des muscles, ce qui est un apprentissage à part entière (une couche d’apprentissage utilisée dans notre cas particulier). Pour créer ces différentiations de forces musculaires, on peut supposer qu’au départ, l’intensité est proportionnelle au flux émis, et que la domestication de l’intensité du flux d’ordre se fait par l’activation de cellules plus ou moins réactives à un flux. On peut ensuite supposer que ce genre de création à un niveau toujours plus abstrait, ce qui pour finir permet de comprendre comment se construisent des processus très nuancés dans l’intensité de stimulation ; et même des processus abstraits de gestion d’un force différente (par exemple la création naturelle de cellule qui insufle de la force). Tout en conservant la capacité de réutiliser les chemins dejà créés selon une autre force, il suffit de déclencher une cellule d’ordre avec un niveau plus faible.
Il est possible de supposer que ce flux à deux composantes n’existe pas dans tout le système mais uniquement dans la pyramide des ordres musculaires (dans le même ordre d’idée, on peut aussi envisager de limiter le double flux de la perception à un niveau primaire). Mais on comprendra que la simplicité prime.
Il est clair que de nombreux autres problèmes de ce genre vont se greffer au modèle. E cela d'autant plus qu'on cherche à le rendre plus précis, plus adapté à la complexe réalité. En espérant que ce modèle reste valide ou tout au moins un bon point de départ…

La mémoire des ordres
Il y a peu de choses à ajouter pour expliquer la mémoire des ordres, puisque l’essentiel à déjà été expliqué. Résumons l’ensemble en quelques lignes.
Chaque cellule d’ordre qui se crée est dotée d’une rémanence qui est fonction des flux qui la traversent. Ainsi les ordres effectués sont pourvu de mémoire au même titre que la perception.
Il est assez raisonnable de penser que la nature de la formule qui définit la rémanence (donc la mémoire) est de type logarithmique inverse à partir de sa stimulation maximale. Ainsi une forte stimulation peut engendrer une mémoire quasi définitive et une simple stimulation peut engendrer une mémoire d’une fraction de seconde.
Nous avons vu aussi que cette mémoire sera d’autant plus longue que certains flux particuliers l’auront traversé à cause de la résonnance qu’il implique : les flux de satisfaction (et éventuellement les flux de besoin).
Nous parlons de la mémoire des ordres, mais on pourrait aussi parler de la mémoire du flux ou plutôt des flux , car la propagation d’un flux d’ordre qui est court et saltatoire est très différente de la propagation d’un flux de création d’ordre qui est rapide et assez long jusqu’à sa résolution.
La mémoire de l’ordre sera évidemment d’autant plus longue qu’elle sera initiée par des flux forts et des associations multiples.
On peut ajouter que à l‘instar des cellules de concept, les cellules d’ordre voient leur mémoire se prolonger par leur usage. Il est probable qu’on use du même type de formule. Ainsi, en-dehors de la différence de fonctionnement et des flux, il existe bien des similarités de fonctionnement entre les ordres et les cellules de concept.

L’ensemble des ordres
Comme nous l’avons vu, un ordre tire son origine d’une simple cellule d’ordre. Cette cellule possède elle aussi une mémoire  (une rémanence) plus ou moins importante qui dépend de son initiation et de son utilisation. Lorsque l’ordre est conclu, c’est-à-dire lorsqu’il est branché sur une cellule qui conclu l’ordre, il y a émission d’un flux de conclusion qui annihile la rémanence de la cellule d’ordre. En d’autres termes, l’ordre ne raisonne plus.
Imaginons que nous soyons dans une situation où l’ordre ne trouve pas de conclusion. Il y a alors deux solutions :
la force de sa rémanence se perd dans le bruit ambiant et l’ordre est oublié,
ou alors il continue à être fortement présent, car il surpasse toujours le bruit ambiant. Dans ce cas on dira que l’ordre est en attente.
Un ordre en attente n’est pas condamné à se résorber, en effet on peut supposer que certain flux comme le flux de perception ou le flux d’ordre vont avoir une action sur cette cellule stimulée en attente. Par résonance, selon une formule particulière, le flux d’ordre peut à nouveau être déclenché, ce qui va conduire le système à résoudre l’ordre ; et cela tant qu’il n’est pas résolu. Il se trouve qu’entre temps de nouvelles associations ont pu s’établir, de sorte que l’ordre peut se résoudre avec de nouvelles informations. On peut même penser dans le cas où un ordre a bien du mal à être conclu, que par les principes de résonances multiples, la zone sera très sensible et excitée. Il va donc se créer de nouvelles associations de perception très diverses et très facilement pendant tout le temps de l’attente. Ainsi, il est possible que soudainement l’ordre se branche dans une association conclusive sur une cellule qui n’est pas du tout conforme à l’attente de l’ordre initial.
Maintenant supposons que de nombreux ordres soient en attente, nous avons déjà supposé et nous le préciserons en parlant de la conscience que l’énergie de certains flux (peut-être même de tous) est limitée de façon globale. Cela signifie qu’un ordre fort « mange » une part importante de l’énergie globale impartie aux ordres. Cela suppose aussi que certains ordres vont se trouver appauvris dans leur flux d’ordre ; sans perdre nécessairement leur stimulation et le cours de leur processus. Ainsi, certains ordres vont être mis en attente à cause d’un nouvel ordre. Et le renouvellement de leur déclenchement aura lieu sous l’influence de ces deux facteurs :
lorsqu’une part d’énergie d’ordre sera à nouveau disponible,
et qu’une stimulation déclenchera un nouveau flux d’ordre (qui suivra un chemin différent de la première fois, puisque les conditions initiales ont changé : rappelons-nous que l’ordre est lancé par la conclusion à atteindre).
Ce principe d’énergie globale implique un mécanisme global, les ordres s’enchaînent en commençant par les priorités, et les ordres mis en attente seront déclenchés à nouveau si leur mémoire et les concours de circonstances sont suffisants. Le mécanisme se résume donc à une liste d’ordres gérés par priorité (avec une gestion régionalisée de la priorité).

Le contrôleur d’ordre
Il faut maintenant s’interroger sur un autre mécanisme de gestion des ordres : Le principe qui gère les conflits. En effet il est très fréquents qu’il se produisent des conflits ou des dysfonctionnements dans les ordres qui ont été déclenchés.
Donnons-en un exemple simple. Imaginons qu’ayant une tasse de thé à la main, quelqu’un me lance un trousseau de clé à attraper. Le conflit est très vite évalué par mon esprit. Mais sans aller dans des cas aussi pointus, il est très fréquent que des ordres soit contraires entre eux, ou tout simplement mal venus.
Au point où nous en sommes dans notre explication, il n’y a pas de mécanisme qui gère ce genre de difficulté. Un mécanisme global de gestion semble nécessaire.
Ce mécanisme est très apparenté aux mécanismes précédents, il consiste en un nouveau flux qu’on va appeler flux de conflit. Celui-ci est créé lorsque une cellule d’ordre, étant activée par un flux d’ordre, reçoit un nouveau flux de création d’ordre. Cela signifie que deux ordres vont utiliser le même sous-ordre (et non qu’un ordre va être utilisé plusieurs fois). On peut aussi imaginer que le flux de conflit soit dégagé par une cellule d’ordre lorsque l’énergie lui est brusquement retiré par un autre ordre (mais cela semble moins conforme aux conséquences).
Dans ces situations, il faudra gérer le conflit. Le principe de gestion repose sur les mêmes fonctionnements que pour les ordres qui ne se déroulent pas continuement : émission d’un flux d’adaptation qui est spécialement envoyé dans l’ascendance de l’ordre pour chercher à le résoudre par rapport à la situation actuelle de perception. Si une solution (un nouvel ordre) est trouvée pour répondre à la situation, il y a branchement de la cellule en conflit sur le sous-ordre trouvé qui se répétera plus facilement dans une situation ultérieure similaire.
Tous ces processus dépendent évidemment de l’énergie disponible. Si elle n’est pas suffisante, le processus va avorté. Plus l’énergie est importante, plus le flux d’adaptation va se propager et plus il pourra remonter loin dans la recherche des solutions.
Le flux d’adaptation possède un comportement particulier : comme les autres, ce flux va procéder à un appel d’énergie. Cela signifie qu’il va capter et canaliser une partie de l’énergie d’ordre qu’il rencontre (en fonction de sa force). On peut imaginer que c’est ainsi que se font les transferts d’énergie, et que ces transferts, avant d’être globaux, sont régionalisés.

La genèse des ordres
Il est bon de toucher un mot sur les débuts du mécanisme de l’ordre. Nous avons vu que les ordres se greffent sur des ordres existants. Il est donc intéressant de se demander comment peuvent se créer les premiers ordres existant dans un système.
Comme pour la perception où nous avons parlé du grand vide, on peut penser qu’au début de la vie d’un système, les ordres sont dans une situation un peu similaire au vide. Il faut expliquer comme se crée un ordre initial. Pour cela, nous avançons une nouvelle hypothèse : on peut supposer qu’à l’origine les cellules de sortie (musculaires en particulier) sont stimulées par un flux d’ordre de façon aléatoire ; soit par un centre de stimulation, soit de façon autonome pour une cellule non reliée. On peut aussi supposer que les stimulations des différents muscles ne s’effectuent pas toutes en même temps, mais seulement à un moment précis de leur maturité.
La stimulation soudaine d’un muscle précis de façon autonome peut être assimilée à la création d’un ordre primaire, qui sera la genèse du mécanisme des ordres. Elle se déroule selon le processus suivant :
- lorsque la maturation de la cellule de sortie (ou du centre qui va la stimuler) est suffisante, la cellule va connaître un mécanisme de création d’ordre sans aucune causalité que le seul déclenchement aléatoire. Ainsi la cellule d’ordre créée va être reliée en amont aux perceptions actuellement créées dans le système. Cette nouvelle cellule d’ordre reliée « au hasard » à une perception qui la déclenche est en quelque sorte un levier de commande qui jaillit de terre et qui s’exécutera involontairement lors de la répétition de cette perception.
Par ce simple phénomène, le processus des ordres est amorcé. En effet, l’ordre sera à nouveau stimulé de façon complétement imprévue et incohérente lors de la stimulation des perceptions auxquelles il a été branché. Si un ordre est souvent répété, les sensations résultantes à cet ordre seront donc de plus en plus précises et distinctes, de sorte que le système va apprendre « à reconnaître le mécanisme déclenché par cet ordre ».
Il faut bien comprendre que les première sensations associées à l’ordre sont peut-être très éloignées de la sensation musculaires : on peut imaginer que l’ordre a été raccordé à une sensation visuelle par exemple. Mais tout doucement, la sensation va se préciser. Il va arriver parfois que cet ordre réponde à un besoin ou procure une satisfaction (basique). Il se produit alors très rapidement un flux de satisfaction dès les premières utilisations de l’ordre. L’excitation de ces flux vont incité au déclenchement renouvelé de l’ordre.
Il est plus que probable que l’association hasardeuse créée initialement ne soit plus stimulée, elle sera donc inutile et vouée à disparaître assez rapidement, mais les 'liaisons sémantiques' ont pris le relais.
On peut supposer que parvenu à un stade de maturation fixé, la stimulation hasardeuse sera multiple et répétée tant que la cellule ne sera pas utilisée régulièrement ou dès que la liaison aura disparue (à cause de sa rémanence limitée). Cela suppose que la cellule sera tôt au tard forcément raccordé au système qui va donc l’utiliser dès qu’il en aura « compris » le sens et trouvé l’utilité par un concours de circonstance qui en montre son utilité. (Un tel processus est directement transposable en robotique… si le modèle fonctionne)

L’instinct, les préordres et les dispositions.
Mais concluons la présentation des ordres en évoquant un problème qui n’est pas des moindres : celui de l’instinct.
Il est clair que la plupart des espèces animales possèdent une intelligence de comportement innée. L’homme qui est assez pauvre en cette faculté, n’en est pas dépourvu : l’instinct de succion chez le nouveau né, par exemple. Ce mécanisme complexe qui consiste à percevoir le lieu où téter, à s’y orienter, à saisir le sein et à entreprendre le mécanisme de la succion. C’est un instinct hautement évolué au regard de notre modèle. On pourrait citer bien d’autres mécanismes dont l’acquisition semble étrangement rapide au regard de notre modèle. Car a priori, nous avons postulé que notre système est un environnement vierge au départ.
On peut trouver des explications, mais il est assez difficile de les rendre satisfaisantes :
On peut supposer par exemple que chacun de ces ordres sont déjà précodés et organisés sous forme d’associations ; autant au niveau de la perception que de l’action. Il est donc nécessaire que ces ordres soient codés de façon déjà très élaborée et abstraite pour pouvoir répondre à une possibilité d’action déjà immense. Une telle supposition tranche fortement avec la virginité initiale du système. Mais la question la plus difficile est encore la suivante : comment est-il possible de supposer une telle organisation préalable qui soit si adaptée au monde que l’enfant va rencontrer  ? Comment cela est-il possible sans recours à l’expérience ? Comment une telle organisation peut-elle être aussi abstraite, vaste, technique, complexe dans l'adaptation au monde ? Toute situation est forcément unique. Dans le cadre de notre modèle, comment sans expérience, une telle complexité peut-elle exister ? Bien sûr, on peut postuler cette existence... mais cela est assez déroutant face à notre perspective. Une telle organisation se présenterait comme des préordres déjà installés chez l’enfant.
Peut-être est-il assez simple de précoder de tel comportement inné par des ordres abstraits, mais cela reste encore à démontrer et loin d'être suggérer par notre modèle.
On peut supposer aussi que certains ordres sont organisés non pas au niveau du modèle mais parallèlement. Ces instincts seraient organisés en entités fonctionnelles indépendantes du système : comme un mécanisme de réflexe qui se branche en parallèle en produisant ainsi une disposition naturelle. Une disposition nerveuse réflexe s'explique, mais une disposition physiologique et morphologique est plus difficile à expliquer. On se trouve confronté à la même difficulté : il est difficile d’estimer que des instincts capable de reconnaître des perceptions complexes. Un tel principe de prédisposition ne pourrait être associé qu’à des actions et des perceptions relativement simples. En pratique, on constate que la plupart des instincts sont très adaptatifs. Ils possèdent donc une intelligence complexe qu’il semble curieuse d’envisager en-dehors de notre modèle.

Principe stabilisateur
Au terme de ces explications sur le comportement local, le constat de la multiplicité des flux et des réactions mutuelles pose naturellement la question suivante : comment est-il possible de penser que l’ensemble des flux et des réactions qui régissent le système vont bel et bien s’organiser selon le modèle très prometteur que nous avons présenté ? Si l’on programme tous ces mécanismes sur une machine, il y a fort à penser qu’il va apparaître bon nombre de mécanismes parasites, de fonctionnements inattendus. Pour cela, il est sans doute necessaire de prévoir un certain nombre de mécanismes régulateurs pour favoriser le bon fonctionnement :
nous avons déjà parlé de régulateurs de flux, qui sont probablement nécessaires, afin que le système ne s’emballe pas.
Le principe d’énergie globale est aussi un des mécanismes naturels de régulation.
On peut prévoir des formules sur le flux qui posent des frontières à ne pas dépasser dans l’interaction des flux.
Des mécanismes de régulation l'energie globale possédant une importante inertie afin de s'adapter au besoin du système tout en évitant les emballements soudains.
Mais tout ces mécanismes ne laissent pas prévoir le bon fonctionnement au niveau global.
Une implémentation du système s’avère donc assez difficile, car on est confronté des problèmes multiples :
l’invisibilité du contenu par l’extérieur à cause de sa complexité et de sa mouvance. Il semble inaccessible de voir ce qu’est le contenu d'une cellule depuis l’extérieur, d’imaginer ce que « comprend la machine ». Le sens provient du tissu associatif, le contenu et le fonctionnement proviennent des flux. Vu la complexité et la multiplicité des action concomitante, il semble difficile d’apprécier en profondeur l’état d’un système.
Le meilleur moyen d’étudier l’intelligence du système est d’étudier ses ordres de sortie, c’est-à dire tous les ordres qui sont envoyés à l’extérieur du système (« aux muscles » ou à tout mécanisme de sortie envisageable ; sur un ordinateur, ce peut être écran, mouvements, symboles, etc.) Mais pour que des ordres intelligents soient produits par le système, nous avons aussi vu que le système doit déjà être éduqué. De sorte que pour entrer en communication avec un système programmé, il semble nécessaire de franchir un seuil d’apprentissage et d’acquisition. On peut même penser que ce seuil est difficile à atteindre (même dans le cadre d’un système simplifié à quelques cellules de sortie.)
On peut aussi essayer d’analyser a prirori le fonctionnement à partir des lois et des mécanismes de fonctionnement. Il y a là un travail mathématique assez important et sans doute très difficile. Devant la complexité du phénomène, il est fort probable que nous soyons confrontés à l’impossibilité de prévoir le fonctionnement de façon satisfaisante ; le système possède un fonctionnement beaucoup trop non-linéaire. Il serait donc nécessaire de recourir à une expérimentation répétée et une correction des formules par une approche expérimentale ; dans le meilleurs des cas ce serait par des formules de fonctionnement à intégrer dans des formule de régulations, sinon c'est par approximation successive jusqu’à l’obtention de l’équilibre complexes souhaité… si même cela est possible.
A ce stade on s’aperçoit de la difficulté de la mise en place d’un tel modèle au niveau d’une programmation effective.

Synthèse sur l’interaction des flux et des cellules
Nous avons vu que le modèle repose sur un nombre de flux important. Chacun se propage selon ses formules spécifiques. Ils interragissent tous avec les autres flux selon des réactions propres à chacun d’entre eux. (On peut aussi supposer que certains flux sont complètement aréactifs).
Nous avons fréquemment parlé de cellules « excitées ». Il aurait été judicieux de préciser le sens de cette excitation. Nous avons simplifié l’approche de ce problème en disant qu’une cellule est excité quand un flux la traverse. Mais il est nécessaire de supposer que la cellule connaît plusieurs vecteurs d’excitations dépendants, selon des formules spécifiques. Par exemple une cellule peut-être excitée par un contexte tout en étant très peu excitée par le besoin.
L’exitation d’une cellule est donc un vecteur à multiples composantes, il n’est pas forcément nécessaire de prévoir une composante d’excitation pour chaque flux existant. Mais en parlant rapidement, il faut songer à plusieurs composantes nécessairement distinctes :
une composante « force de présence » qui est celle qui va résonner avec les flux de perception pour en décider l’intensité,
la composante « contexte », qui définit la fraîcheur d’intervention de la conscience ou de l'activation perceptive.
La composante « besoin » et la composante « satisfaction » qui sont des composantes magnétiques : ce qui est défini par 3 propriétés : elles sont excités par la présence d’un flux d’une nature spécifique. Elles en gardent la mémoire à long terme. Et sous l’excitation d’autres flux, elles vont engendrer la création du flux de leur nature vers celui qui les a excité.
La composante « création d’ordre »
La composante « ordre » .
Et bien d’autres …
Chacune des ces excitations réagit de façon interdépendantes avec les flux et avec les autres excitations.
Ainsi, le système repose sur la découverte des formules d’interaction entre les flux, les excitations de cellules et les propagations de flux.
Hormis cette complexité, le modèle est assez uniforme. Il repose sur des cellules, des associations et des flux. Il est même possible de supposer que les cellules d’ordre sont les mêmes cellules que les cellules de concept ; que seul leur activation détermine leur nature propre. Pour cela, il suffit de choisir que l’activation d’un flux d’ordre annihile la possiblité d’utiliser la cellule comme cellule de perception et vice versa.
L’interaction entre tous ces flux est complexe. Il nous faudrait aborder le problème de la saturation des flux : quelles sont les formules et les interactions qui définissent cette saturation ? C’est-à-dire, comment une cellule réagit-elle quand un flux vient la stimuler de façon très fréquente ? Quels sont les flux qui continuent à être propagés ? Quelles sont les excitations qui continuent à gagner en stimulation et quelles sont celles qui diminuent au lieu de grandir ? Il faut comprendre par là que les formules de flux et de stimulation sont à prendre en compte dynamiquement et pas seulement ponctuellement ; ce qui complique encore la tâche. Cette seule remarque dresse un vaste champ d’étude.

Arrivé au terme de ces explications, nous pouvons constater une grande unité de fonctionnement dans le principe d’action du système. Bien que je ne pense pas nécessaire de limiter le modèle à ces concepts de base, il m’a semblé intéressant de présenter un modèle restreint à ces éléments simples et peu nombreux.

Pour répondre à une des questions qui a été formulée initialement sur la possibilité de programmer ce modèle das une implémentation informatique : il semble bel et bien possible d’imaginer programmer le modèle dans une perpective de calcul discret (c’est-à-dire par étape successive et dans le cadre d’une logique binaire). Evidemment, une implémentation dans le cadre d’un processus continu et interactif semblerait préférable et plus efficace, mais beaucoup moins facilement réalisable en pratique.

 

Michaël Klopfenstein © 2007



La trame une image de la réalité.


Un regard philosophique sur Les mathématiques


La Science est recherche de la réalité objective partageable.

Le sens est le ressenti instantanné d'un tissu organisé de concepts formant une unité cohérente liée à la totalité de nos aquisitions (qui sont pour chacun un autre sens).